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Obtention illégale de prégabaline comme proxy de l’usage non médical : analyse nationale multisource du Réseau Français d’Addictovigilance - 20/11/20

Doi : 10.1016/j.toxac.2020.09.073 
Joëlle Micallef 1, , Thomas Soeiro 1, Camille Ponté 2, Clémence Lacroix 1, Émilie Jouanjus 2, Maryse Lapeyre-Mestre 2
1 UMR 1106, Service de pharmacologie clinique, Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance–Addictovigilance, Aix-Marseille Université, Inserm, Assistance publique–Hôpitaux de Marseille, Marseille, France 
2 UMR 1027, Service de pharmacologie clinique, Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance–Addictovigilance, Université Paul Sabatier, Inserm, Centre hospitalier universitaire de Toulouse, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectifs

L’addiction étant caractérisée par un comportement de recherche de substances, l’analyse des modes d’obtention des médicaments est un proxy pour évaluer leur usage non médical. Dans le contexte du doublement des ventes de prégabaline au cours de la dernière décennie, [1, 2] l’objectif de cette étude est d’évaluer la tendance de l’obtention illégale de prégabaline, en utilisant des sources de données complémentaires du Réseau français d’addictovigilance.

Méthode

Les trois sources de données complémentaires suivantes ont été analysées pour les années 2010 et 2016 : (i) La base de données individuelles des bénéficiaires (DCIR) de l’Assurance maladie, qui centralise au niveau national les remboursements de médicaments délivrés dans les pharmacies d’officines, et à partir desquelles la quantité de prégabaline obtenue par doctor shopping (c’est-à-dire en chevauchant des prescriptions de plusieurs prescripteurs pour le même médicament) a été quantifiée en utilisant un algorithme préalablement validé ; [3] (ii) L’enquête nationale OSIAP, qui collecte les ordonnances falsifiées non délivrées présentées dans les pharmacies d’officines ; [4] (iii) L’enquête nationale OPPIDUM, qui est menée auprès des usagers de drogues suivis dans des centres de soins spécialisés [5].

Résultats

L’obtention illégale de prégabaline a augmenté dans chacune des sources de données. La quantité de prégabaline obtenue par doctor shopping a augmenté d’environ 60 %, passant de 47kg en 2010 à 75kg en 2016. En 2016, 7752 sujets avaient un comportement de doctor shopping. Les mentions de prégabaline sur les ordonnances falsifiées ont plus que triplé, passant de 6 mentions en 2010 à 21 mentions en 2016. Absente jusqu’en 2010, les déclarations d’obtention illégale de prégabaline ont depuis émergées chez des usagers de drogues, avec en particulier plusieurs cas d’obtention par deal, nomadisme médical, don, et vol.

Conclusion

Ces résultats convergents suggèrent une recherche de doses élevées de prégabaline en dehors de toute prise en charge médicale. Les sources de données complémentaires utilisées suggèrent que l’obtention illégale de prégabaline se diffuse dans des populations différentes (population générale et usagers de drogues). Ce phénomène récent et en forte augmentation est d’autant plus préoccupant que l’exposition de la population française aux opioïdes augmente, que la coprescription prégabaline-opioïdes est fréquente [6, 7], et que la prégabaline peut entraîner une levée de la tolérance aux opioïdes [8].

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 32 - N° 4S

P. S36-S37 - décembre 2020 Retour au numéro
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  • Tendances nationales du comportement de doctor shopping pour l’oxycodone comme proxy de mésusage et d’abus potentiel
  • Thomas Soeiro, Vincent Pradel, Clémence Lacroix, Maryse Lapeyre-Mestre, Joëlle Micallef
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  • Gabapentinoïdes et syndrome d’apnées du sommeil : un signal de disproportionnalité dans la base de pharmacovigilance de l’OMS
  • Bruno Revol, Ingrid Jullian-Desayes, Jean-Luc Cracowski, Renaud Tamisier, Michel Mallaret, Marie Joyeux-Faure, Jean-Louis Pepin

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