S'abonner

Augmentation inquiétante de la consommation de méthamphétamine en France : point sur les données françaises d’addictovigilance - 20/11/20

Doi : 10.1016/j.toxac.2020.09.027 
Ghada Miremont-Salamé 1, , Amélie Daveluy 1, Lucie Gautier 2, Samira Djezzar 3, Nathalie Fouilhé 4, Michel Mallaret 4, Joëlle Micallef 5, Elisabeth Frauger 5
1 Centre d’addictovigilance, Service de pharmacologie médicale, CHU de Bordeaux, inserm UMR1219, Bordeaux, France 
2 Centre d’addictovigilance, Service de pharmacologie médicale, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 
3 Centre d’addictovigilance, AP–HP, Paris, France 
4 Centre d’addictovigilance, CHU de Grenoble, Grenoble, France 
5 Centre d’addictovigilance, AP–HM, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
Article gratuit.

Connectez-vous pour en bénéficier!

Résumé

Objectif

La méthamphétamine est un psychostimulant puissant, dont la longue durée d’action en fait une substance attractive. Utilisée sous différentes voies (intraveineuse, fumée ou inhalée), elle est responsable d’effets toxiques cardiovasculaires et neuropsychiatriques fréquents pouvant aller jusqu’au décès. Le trouble de l’usage (TU) de méthamphétamine est un grave problème de santé publique mondial, en particulier en Amérique du Nord et en Asie. Cette consommation semble augmenter en France, en particulier dans le cadre du chemsex. L’objectif de cette étude est de faire le point sur la consommation de méthamphétamine en France, à partir des données d’addictovigilance.

Méthode

Le réseau français d’addictovigilance a analysé tous les cas de consommation nocive liés à la prise de méthamphétamine signalé au réseau des centres d’addictovigilance, jusqu’au 31 décembre 2018 (analyse descriptive: âge, sexe, contexte, voie d’administration, effets, etc.). Les données des études pharmaco-épidémiologiques annuelles d’addictovigilance OPPIDUM et DRAMES ont également été analysées.

Résultats

Entre 2003, date du premier cas signalé au réseau, et décembre 2018, 134 cas et 36 DivAS (Divers Autres Signaux) ont été signalés, avec une nette augmentation à partir de 2010. Les consommateurs étaient principalement des hommes, plutôt jeunes (âge médian: 30 ans). Le contexte d’utilisation était principalement sexuel et/ou festif. Les complications étaient essentiellement d’ordre psychiatrique (41 %), neurologique (14 %) et cardiaque (10 %); 2 décès (non inclus dans l’étude DRAMES) ont été signalés. Des analyses toxicologiques ont été effectuées pour 55 cas, avec une identification de méthamphétamine dans 45 cas (principalement qualitative). Dans l’étude OPPIDUM, il y a eu une augmentation de l’utilisation à partir de 2007 (principalement en Polynésie Française). L’étude DRAMES a enregistré 16 cas de décès entre 2010 et 2017, pour lesquels la méthamphétamine a été identifiée: dans 9 cas, la méthamphétamine était responsable ou co-responsable du décès. Dans la littérature, un seul cas français est publié (syndrome de la veine cave supérieure et symptômes psychotiques, non signalé au FAN) [1].

Conclusion

En France, la méthamphétamine et son racémate, la lévométhamphétamine, sont inscrits dans l’annexe III de la liste des stupéfiants. La consommation de méthamphétamine, bien que modérée par rapport aux autres pays d’Europe, est en augmentation en France, notamment dans les contextes sexuels et festifs. Le nombre de saisies de méthamphétamine est également en augmentation. Il est important de sensibiliser les professionnels de la santé à cette augmentation de la consommation et aux risques qui y sont associés. Dans la mesure du possible, il est nécessaire de confirmer par des méthodes chromatographiques toute suspicion de consommation de méthamphétamine.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2020  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 32 - N° 4S

P. S53 - décembre 2020 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Arnaques et stupéfiants dans les Pays de la Loire : sept années d’analyse des données SINTES
  • Malcolm Barrangou-Poueys, Marylène Guerlais, Victor Detrez, Marie Gerardin, Eric Dailly, Pascale Jolliet, Caroline Victorri-Vigneau
| Article suivant Article suivant
  • Dépistage simultané rapide de drogues et test de créatinine à partir d’un seul échantillon d’urine avec une biopuce appliquée à l’analyseur de paillasse Evidence MultiSTAT
  • E. Limito, S. Cardwell, A. Speers, V. Anderson, L. Keery, J. Darragh, M.L. Rodríguez, R.I. McConnell, S.P. FitzGerald

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.