Les fistules périanales (furonculose anale) correspondent au développement de trajets fistuleux et/ou d'ulcères sur la peau entourant l'anus. Cette affection douloureuse et handicapante pour l'animal touche plus particulièrement, mais pas exclusivement, le berger allemand adulte, d'âge moyen. Son diagnostic, bien que généralement aisé, doit exclure avant tout les tumeurs périanales ou les manifestations mucocutanées du lupus érythémateux. Depuis quelques années, les recherches ont mis en évidence une composante immunitaire dans la pathogénie de cette affection et l'ancienne hypothèse, qui reposait principalement sur la contribution de facteurs anatomiques (en particulier un fouet tombant), corrigés ensuite chirurgicalement, a été peu à peu délaissée. La corrélation entre les fistules périanales canines et deux affections humaines (l'hidradénite suppurée et la maladie de Crohn fistulisante) a également renforcé l'hypothèse d'une base immunitaire avec dysrégulation de la réponse inflammatoire associée à une susceptibilité génétique. Ces travaux ont amené à changer radicalement les modalités thérapeutiques pour passer d'un traitement chirurgical à un traitement médical. Une altération du microbiote cutané et/ou intestinal pourrait également entrer en jeu, et ouvrir la voie à de nouvelles options thérapeutiques. Le passage à la chronicité, la dégradation de la qualité de vie et le développement de complications peuvent amener les propriétaires à demander l'euthanasie. C'est pourquoi la clé de la réussite repose sur un diagnostic précoce et un traitement médical agressif, à long terme, basé principalement sur des immunomodulateurs, en particulier sur la ciclosporine A associée ou non à du kétoconazole. La mise en place d'un traitement d'entretien local (pommade au tacrolimus), après disparition des lésions, pourrait éviter les récidives. À l'avenir, la recherche devrait se focaliser sur le développement de traitements ciblés et l'amélioration de la qualité de vie des chiens atteints et de leurs propriétaires.