Intertrigo péri-alaire de l’enfant et de l’adolescent : étude descriptive prospective multicentrique d’une nouvelle entité clinique (Étude TRIGONASO) - 26/11/20
et
Groupe de recherche de la Société française de dermatologie pédiatrique
Résumé |
Introduction |
Des cas d’intertrigo des ailes du nez sont parfois observés en consultation de dermatologie pédiatrique. Ce tableau ne correspond à aucune entité clinique bien définie. L’objectif de cette étude était de décrire la sémiologie de cet intertrigo et les caractéristiques cliniques des patients.
Matériel et méthodes |
Nous avons mené une étude descriptive, prospective, multicentrique au sein du groupe de recherche de la Société française de dermatologie pédiatrique. Étaient inclus les patients de moins de 18 ans porteurs d’un intertrigo chronique péri-alaire défini par un érythème situé autour des ailes du nez depuis plus d’un mois. Une fiche de recueil de données standardisée colligeait la sémiologie et les caractéristiques des patients. Un examen en lumière de Wood et des photographies étaient réalisés. Les investigateurs indiquaient le diagnostic qu’ils estimaient le plus probable et le traitement prescrit.
Résultats |
Onze centres ont participé. Soixante-huit patients ont été inclus (36 garçons et 32 filles, âge moyen 12,2 ans). Un érythème était présent chez tous, bilatéral chez 62 patients (91 %), permanent dans 66,2 % des cas. Une desquamation, des papules, pustules et fissures étaient observés dans 86,8 %, 47 %, 36,8 % et 11,8 % des cas. L’ancienneté médiane était de 9 mois (1–72). L’examen en lumière de Wood fait chez 43 patients montrait une fluorescence dans 30,2 % des cas, toujours folliculaire et rouge corail dans 76,9 % des cas. L’intertrigo était asymptomatique chez 51,5 % des patients ; en cas de symptômes, ils étaient légers à modérés et intermittents (prurit 36,8 %). Étaient associés : une acné débutante (35,3 %), une dermatite péri-orale (17,6 %), une dermatite séborrhéique du cuir chevelu (13,2 %) ou du visage (11,8 %), un psoriasis (10,3 %). Il n’y avait pas de facteur topique favorisant et la majorité des patients n’avait pas de traitement au long cours (70,6 %). Les traitements antérieurs avaient été inefficaces. Les diagnostics suspectés étaient : acné (20,6 %), rosacée (19,1 %), dermatite séborrhéique (17,6 %), dermatite péri orale (10,3 %), psoriasis (5,9 %), aucun (17,6 %). Un traitement a été prescrit à 91,2 % des patients : métronidazole topique (17,6 %), antifongiques (17,6 %), ivermectine topique (14,7 %), dermocorticoïdes (13,2 %).
Discussion |
Nous décrivons une nouvelle entité qui se caractérise par un intertrigo érythémateux, souvent desquamatif, plus rarement papuleux ou papulo-pustuleux, chronique, en général bilatéral, siégeant dans les sillons des ailes du nez. Il est le plus souvent asymptomatique et isolé, sans autre dermatose. Une fluorescence en lumière de Wood est parfois présente. Les traitements topiques sont en général inefficaces. La physiopathologie n’est pas connue mais cette entité pourrait relever de plusieurs causes parmi lesquelles l’acné, la rosacée, la dermatite séborrhéique et le psoriasis.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatose faciale, Dermatopédiatrie, Intertrigo, Nez
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A102-A103 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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