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Radiothérapie de basse énergie et mélanome de Dubreuilh : étude rétrospective monocentrique de 91 patients - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.061 
D. Canu 1, , A. Lamoureux 1, E. Gérard 1, N. Ouhabrache 2, M. Beylot-Barry 1
1 Dermatologie, hôpital Saint-André 
2 Radiothérapie, hôpital Haut-Lévêque, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le mélanome de Dubreuilh (MD) est une forme de mélanome in situ qui siège dans la grande majorité des cas sur le visage ou le cou, et touche principalement les patients âgés. Bien que d’évolution lente, le MD possède un risque d’invasion du derme puis plus exceptionnellement d’évolution métastatique. Le traitement de référence du MD est la chirurgie, avec le plus faible risque de récidive (2 % pour le Mohs). Cependant, la taille, la localisation et l’âge avancé des patients ne rendent pas toujours la chirurgie réalisable. Parmi les alternatives, la radiothérapie fait partie des techniques décrites comme les plus efficaces (taux de récidive de 10 à 15 %). Cependant, ce chiffre repose sur des études souvent de faible effectif et surtout hétérogènes pour les techniques utilisées : rayons X superficiels (Grenz rays), photons X de basse énergie. À ce jour, aucune série française n’a été publiée sur le sujet.

Matériel et méthodes

Nous avons recueilli les données d’efficacité (en termes de récidive/non récidive) et de tolérance chez tous les patients traités entre 2009 et 2020 par radiothérapie de basse énergie. Celle-ci était réalisée pour tous avec une dose totale de 40Gy en 10 fractions (2j/semaine, 5 semaines).

Résultats

91 patients ont été inclus : 67 mélanomes in situ (groupe 1) et 24 avec une part invasive (groupe 2). La proportion de femmes est plus importante dans le groupe 2 que dans le groupe 1 (SR 1/5 vs 1/3), avec une moyenne d’âge similaire (77 ans). La radiothérapie était utilisée dans 2/3 des cas en 2e ligne après échec de la chirurgie dans le groupe 2 alors qu’elle était plus fréquemment utilisée en 1re intention dans le groupe 1 (70,1 %) principalement du fait de la taille ou de la localisation du MD. La tolérance du traitement est bonne avec des radio-épithélites légères à modérées et les résultats esthétiques sont le plus souvent excellents. La moyenne de suivi était de 25 mois (0–100 mois). Quatorze récidives ont été observées : 10 dans le groupe 1 (14,9 %) et 4 dans le groupe 2 (16,6 %). Deux patients dans le groupe 2 ont développé des métastases, dont 1 concomitamment à une récidive locale.

Discussion

La radiothérapie de basse énergie est une alternative à la chirurgie peu connue, principalement du fait de sa faible disponibilité en France. Le taux de récidive est plus important que celui après chirurgie, mais sont traités avec cette technique des MD souvent jugés non opérables (taille, localisation, récidives post-chirurgie). Il paraît ainsi difficile de comparer les taux de récidive de ces deux techniques.

Conclusion

La radiothérapie de basse énergie est une alternative efficace dans le MD in situ, à intégrer dans une stratégie de décision thérapeutique tenant compte de la taille, de la localisation du MD et de l’âge du patient. Elle n’exclut pas en cas de récidive la possibilité de réaliser une chirurgie le cas échéant.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Contacthérapie, Mélanome de Dubreuilh, Radiothérapie de basse énergie


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Vol 147 - N° 12S

P. A105 - décembre 2020 Retour au numéro
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