Apport des consultations pharmaceutiques chez des patients atteints de mélanome sous thérapies ciblées - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
La prise en charge des mélanomes par les thérapies ciblées (TC) a permis d’améliorer leur pronostic. Cependant, ces nouvelles TC exposent à des interactions médicamenteuses (IM) et des effets indésirables fréquents, d’où l’intérêt de consultations pharmaceutiques (CP) auprès de ces patients, afin de détecter ces risques spécifiques. L’objectif est d’étudier les associations potentielles entre la toxicité des TC et ou la présence d’IM et la progression de la maladie chez des patients traités par TC pour un mélanome.
Matériel et méthodes |
Étude descriptive, rétrospective et monocentrique des CP réalisées chez des patients traités par TC pour mélanomes localement avancés ou métastatiques menée de 2015 à 2020.
Résultats |
Les 178 patients inclus ont reçu 220 TC (moyenne=1,2 TC par patient ; maximum=3 TC par patient) et bénéficié de 1025 CP. Les 107 questionnaires de Morisky (score validé pour l’évaluation subjective de l’adhésion thérapeutique) montrent que 46 % des patients sont observants, 43 % moyennement observants, et 11 % non observants. Parmi les 220 prescriptions de TC, 48 sont toujours en cours (22 %), 58 ont été stoppées pour toxicité (26 %) et 114 pour progression (52 %). Parmi les 220 prescriptions de TC :
– 54 (25 %) sont associées à des IM pouvant réduire l’efficacité des TC dans ces 3 groupes (respectivement n=20, n=11 et n=23), avec une corrélation significative entre la présence d’IM et l’arrêt des TC pour progression (coeff Spearman=0,21, p=0,015) ;
– 34 (15 %) sont associées à des IM pouvant augmenter leur toxicité dans ces 3 groupes (respectivement n=20, n=12 et n=2), avec une corrélation entre la présence d’IM et l’arrêt des TC pour toxicité significative (coeff Spearman=0,50, p<0,001).
Soixante pour cent des TC arrêtées pour progression (n=63) ont des comédications/supplémentations dont 46 % (n=29) sont à l’origine d’IM : 52 % (n=15) sont liées à des médicaments, 41 % (n=12) à des plantes ou aliments et 7 % (n=2) aux deux. Parmi ces IM, 59 % (n=17) sont liées à un défaut d’absorption de la TC (protecteurs gastriques). Quarante pour cent des TC arrêtées pour toxicité (n=21) ont des comédications/supplémentations dont 48 % (n=10) sont à l’origine d’IM : 20 % (n=2) sont liées à des médicaments et 80 % (n=8) à des plantes ou aliments. Parmi ces IM, 80 % (n=17) sont liées à une inhibition du métabolisme des TC (potentiel toxique des plantes et aliments).
Discussion |
Cette étude illustre le rôle primordial des pharmaciens dans la détection et l’analyse de ces IM qui peuvent compromettre la poursuite des TC. D’après nos résultats, les IM constitueraient des facteurs de risque de la survenue des toxicités des TC en potentialisant leurs effets secondaires, mais aussi dans l’inefficacité des TC, favorisant la progression de la maladie. Les principales substances mises en cause sont les protecteurs gastriques et les plantes ou d’aliments. Des analyses multivariées supplémentaires, devront être réalisées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Consultations pharmacie, Interactions médicamenteuses, Mélanome, Thérapies ciblées
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A106-A107 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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