Les morphées généralisées isomorphiques et symétriques sont associées à des caractéristiques cliniques distinctes : étude rétrospective multicentrique - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Les morphées généralisées (MG) sont définies par la présence d’au moins quatre lésions de plus de trois centimètres atteignant au moins deux segments corporels. Deux formes de MG ont récemment été décrites selon la distribution des lésions : isomorphique et symétrique. La forme isomorphique se caractérise par une atteinte prépondérante des zones de friction (ceinture abdominale, plis sous-mammaires et inguinaux). La forme symétrique se caractérise par une atteinte symétrique du tronc et des membres. La pertinence de cette distinction n’a pas encore été évaluée par d’autres équipes. L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques cliniques des MG de l’adulte et d’évaluer la pertinence de cette classification.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective multicentrique portant sur des adultes atteints de MG suivis dans 3 centres hospitaliers de la région Grand Est. Après analyse des photographies par deux investigateurs indépendants, les patients étaient classés en MG isomorphique ou symétrique, avec intervention d’un 3e investigateur en cas de discordance. Les données cliniques et biologiques extraites des dossiers à l’aide d’un questionnaire standardisé étaient ensuite comparées entre ces deux formes.
Résultats |
Vingt-sept patients ont été inclus (21 femmes, 6 hommes). L’âge médian d’apparition des symptômes était de 60 ans. Tous avaient eu un examen de la région génitale. Neuf patients (33 %) avaient une comorbidité auto-immune, 15 patients (56 %) avaient un lichen scléreux génital (LSG). Vingt-trois patients pouvaient être classés en MG soit isomorphique (n=12), soit symétrique (n=11) avec un très bon accord inter-investigateur (coefficient kappa=0,88). Les quatre patients non classables avaient des lésions correspondant aux deux formes cliniques ou à aucune des deux. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative pour le sexe et l’âge d’apparition entre les deux groupes. Les formes isomorphiques étaient plus fréquemment associées à un LSG (10/12 contre 4/11, p=0,04) tandis que les formes symétriques étaient plus fréquemment associées à une comorbidité auto-immune (1/12 contre 6/11, p=0,03).
Discussion |
Cette étude montre une fréquence particulièrement élevée du LSG chez les patients atteints de MG, mettant l’accent sur l’importance de réaliser un examen génital systématique dans ce cadre. L’association significative du LSG avec les MG isomorphiques, d’une part, et des comorbidités auto-immunes avec les MG symétriques, d’autre part, plaide en faveur de la pertinence de cette classification. Ces résultats suggèrent que le lichen scléreux, qu’il soit génital ou extragénital, pourrait constituer la forme la plus superficielle du spectre des morphées, où les frottements jouent probablement un rôle physiopathologique important.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lichen scléreux extragénital, Lichen scléreux, Morphée généralisée
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A109-A110 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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