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Fréquence et caractéristiques du prurit chez les patients présentant une gammapathie monoclonale : une étude cas-témoins - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.077 
C. Devergne 1, , F. Poizeau 2, 3, H. Kerspern 4, J.-R. Eveillard 5, L. Misery 1, 6, J.-L. Carré 4, 6, C. Ianotto 6, E. Brenaut 1, 6
1 Dermatologie, CHRU Brest, Brest 
2 Dermatologie, CHRU Rennes 
3 EA REPERES, université Rennes 1, Rennes 
4 Biochimie et pharmaco-toxicologie 
5 Hématologie, CHRU Brest 
6 LIEN, université Brest, Brest, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le prurit chronique (PC) peut être de cause hématologique (lymphomes, syndromes myéloprolifératifs). Dans le bilan de PC il est recommandé de demander une électrophorèse des protéines sériques (EPS) alors qu’il n’y a pas de donnée dans la littérature sur le lien entre PC et gammapathies monoclonales (GM). Le but de notre étude était de déterminer la fréquence et les caractéristiques du PC chez les patients présentant une GM, en comparaison avec une population témoin.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude monocentrique, observationnelle, cas-témoins chez les patients ayant eu une EPS au CHRU de Brest. Les cas étaient sélectionnés sur le taux d’immunoglobuline monoclonale (IgG˃15g/L, IgA>10g/L, IgM>5g/L). Les témoins avaient une EPS normale et étaient appariés aux cas sur le sexe et l’âge. Un questionnaire concernant la présence d’un PC et ses caractéristiques était envoyé par courrier.

Résultats

Le taux de réponse était de 48 % pour les cas et 50 % pour les témoins. Cent quarante et un cas et 141 témoins ont été inclus, dont 54 % d’hommes, avec un âge moyen de 71±10 ans. Parmi les cas, 32 % avaient une GM de signification indéterminée, 45 % un myélome et 23 % une maladie de Waldenström. La chaîne lourde la plus fréquemment observée était l’IgG et la chaîne légère, la chaîne kappa (Annexe B). Un PC sans pathologie dermatologique était présent chez 32 cas (22,7 %) et 12 témoins (8,5 %). La différence était statistiquement significative (OR=2,46 [1,14–5,32], p=0,023). L’intensité du prurit était élevée pour 65,5 % des cas. Le prurit était déclenché par le contact avec l’eau chez seulement 4 cas (12,9 %). Le 5-D Itch Scale moyen était de 11,0±5,9 sur 25. L’ItchyQol moyen était de 38,7±18,2 sur 110. En analyse multivariée, le myélome était moins associé au prurit (OR=0,31 [0,11–0,83], p=0,02) que la GM de signification indéterminée et la maladie de Waldenström. Il n’y avait pas d’association entre le prurit et l’âge, le sexe, le type de chaîne lourde et de chaîne légère, le taux d’immunoglobuline monoclonale au diagnostic et le ratio kappa/lambda au diagnostic.

Discussion

Notre étude a mis en évidence que le PC de cause non dermatologique est 2,5 fois plus fréquent chez les patients avec une GM que chez les témoins. L’intensité du prurit est élevée mais l’altération de la qualité de vie est moins importante que dans certaines pathologies dermatologiques comme la dermatite atopique ou le psoriasis, pour lesquelles l’ItchyQoL est respectivement de 67,8 et 64,1. Par ailleurs, ce n’est pas un prurit aquagénique, contrairement au prurit associé aux syndromes myéloprolifératifs. En conclusion, les gammapathies monoclonales sont une cause de PC, il est donc utile de réaliser une EPS dans le bilan de PC de cause non dermatologique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Gammapathie monoclonale, Maladie de Waldenström, Myélome, Prurit chronique


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Vol 147 - N° 12S

P. A113 - décembre 2020 Retour au numéro
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