L’indice de masse corporelle est-il réellement prédictif des résultats des thérapies systémiques dans le mélanome métastatique ? Étude multicentrique de la cohorte française MelBase - 26/11/20
et
Melbase, Groupe de cancérologie cutanée
Résumé |
Introduction |
L’obésité est un facteur de risque de nombreux cancers et peut conférer un pronostic plus péjoratif. Ces données restent débattues en ce qui concerne le mélanome. Le concept du « paradoxe de l’obésité » a récemment émergé et plusieurs études, dont celle de McQuade JL et al., qui avancent qu’un IMC élevé serait associé à un taux de survie supérieur chez les patients traités par immunothérapie et thérapie ciblée pour un mélanome métastatique. Nous avons étudié l’association entre l’IMC et la survie sans progression (SSP) ainsi que la survie globale (SG) chez les patients atteints de mélanome métastatique sous traitement systémique.
Matériel et méthodes |
Cette étude rétrospective a été menée à partir de la cohorte prospective française MelBase. Les patients atteints de mélanome métastatique traités en première ligne par immunothérapie, thérapie ciblée et chimiothérapie étaient inclus. L’IMC était défini selon les critères de l’OMS. Les patients maigres (IMC<18,5) étaient exclus. Les co-critères de jugement principaux étaient l’association entre IMC et SSP et SG, stratifiés selon le traitement, l’âge et le sexe. Une analyse univariée a été réalisée ainsi que multivariée.
Résultats |
Un total de 1214 patients ont été inclus. La majorité était traitée par immunothérapie, puis par thérapie ciblée. Les patients obèses représentaient 22 % de la cohorte. La médiane de suivi était de 13,5 mois. Les patients en surpoids ou obèses ne présentaient pas de bénéficie de SSP (p=0,88) ni de SG (p=0,25) par rapport aux patients avec un IMC normal. L’analyse univariée et multivariée, stratifiées sur l’âge, le sexe, et certains paramètres pronostiques (LDH, nombre de métastases) ne trouvaient par de différence de survie pour les patients en surpoids ou obèses.
Discussion |
Il s’agit de la seconde plus grande cohorte sur le sujet, qui, à l’inverse de celle publiée par Mc Quade et al., ne trouve pas d’association ni positive ni négative entre IMC et SSP/SG chez les patients traités pour un mélanome métastatique, quel que soit le traitement. Parce que l’IMC ne reflète pas dans son intégralité la composition corporelle (pas de distinction entre masse maigre/masse grasse), il s’agit d’une approche inadaptée, comme l’atteste d’ailleurs l’hétérogénéité des résultats et l’absence de reproductibilité entre les études. Nous mettons en garde sur l’utilisation de l’IMC comme marqueur prédictif de la survie chez les patients traités pour un mélanome métastatique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Indice de masse corporelle, Mélanome métastatique, Paradoxe de l’obésité
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A114-A115 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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