Facteurs pronostiques et prédictifs associés au traitement par nivolumab et ipilimumab chez les patients présentant un mélanome métastatique - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
L’association nivolumab et ipilimumab (NIVO+IPI) a considérablement amélioré le pronostic des patients avec mélanome métastatique, en particulier en cas de métastases cérébrales. Néanmoins, elle est responsable d’effets indésirables sévères dans environ 55 % des cas. L’objectif de cette étude était d’évaluer en vraie vie une population traitée par NIVO+IPI pour mélanome métastatique afin d’identifier les facteurs associés à la survie, la réponse et aux arrêts de traitement.
Matériel et méthodes |
Les patients étaient identifiés via Melbase, une bio-banque multicentrique française dédiée au suivi prospectif des patients adultes avec mélanome avancé. Tous les patients traités par NIVO+IPI dans notre centre entre mai 2016 et mars 2020 ont été inclus. Les caractéristiques des patients et du mélanome à l’initiation de NIVO+IPI ont été recueillies: âge>65 ans, sexe, stade métastatique (M1c versus M1b-c), présence de métastases cérébrales, taux de LDH (lactate déshydrogénase), type de mélanome (muqueux versus autre), statut BRAF et l’ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group). Les paramètres cliniques et biologiques associés à la survie globale (SG), la survie sans progression (SSP), la réponse et les arrêts de traitements ont été identifiés par analyse multivariée de Cox.
Résultats |
Cette étude a inclus 81 patients, avec une médiane de suivi de 10,9 mois. À l’inclusion, 51 % des patients présentait un taux de LDH augmenté, 42 % des métastases cérébrales et 19 % un stade M1c. Sur les 81 patients, les médianes de SG et de SSP étaient respectivement de 13,8 mois (9,4-NA) et 2,7 mois (2,0-4,7). La médiane de SG était de 17,2 mois (12,6-NA) chez les patients en 1re ligne (N=31) versus 3,8 mois (1,9-NA) en 2me ligne de traitement (N=50). En analyse univariée, le taux de LDH (p<0,001) et l’ECOG (p=0,002) étaient associés à une SG défavorable. Après analyse multivariée, seul le taux de LDH était significativement associé à un mauvais pronostic (HR=4,1; 2,2–7,8; p<0,01). Les taux de réponse globale et de contrôle de la maladie étaient de 28 % (N=23) et 49 % (N=39) respectivement. Un taux de LDH élevé était un facteur prédictif significatif de mauvaise réponse à NIVO+IPI (HR=4,1; 2,2–7,7; p<0,001). La présence de métastases cérébrales n’était pas associée à une survie défavorable (p=0,6), ni une mauvaise réponse au traitement (p=0,2). Le taux d’arrêt de traitement à 1 an état de 34,3 %. En analyse multivariée, le sexe masculin était prédictif d’une plus grande fréquence d’arrêt de traitement (HR=1,9; 1,1–2,9; p<0,01).
Discussion |
Le bénéfice en survie de NIVO+IPI pour mélanome avancé en conditions de vie réelle semble inférieur aux données des essais thérapeutiques, probablement en lien avec les caractéristiques plus péjoratives de cette population. Néanmoins, l’intérêt de NIVO+IPI en cas de métastases cérébrales est confirmé en conditions de vie réelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Métastases cérébrales, Nivolumab+ipilimumab
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A116-A117 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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