Acrosyndromes aigus pédiatriques au cours de l’épidémie de COVID-19 : étude des caractéristiques de la cellule familiale - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Les enfants semblent développer des manifestations systémiques moins fréquentes et moins sévères que l’adulte, et être moins contaminants. Une augmentation inédite des éruptions acrales aiguës a été observée durant la période de circulation intense du virus. Notre objectif a été de déterminer le degré de contamination intrafamiliale lorsqu’un cas pédiatrique avec acrosyndrome aigu était identifié, d’estimer la gravité de l’atteinte familiale dans ces situations, et de décrire les caractéristiques cliniques, biologiques, microbiologiques de ces manifestations chez l’enfant.
Matériel et méthodes |
Cette étude observationnelle multicentrique francophone (France et Québec) a été menée par les membres du GRSFDP de février à mai 2020. Tous les enfants (<18 ans) vus en consultation/téléconsultation pour lesquelles des données précises personnelles et familiales ont été recueillies ont été inclus. Les parents ont été contactés 1 mois plus tard. Étaient considérées comme possiblement atteintes de COVID-19, toutes les personnes ayant une sérologie positive, une PCR positive ou des signes cliniques évocateurs (fièvre, toux, anosmie, dysgueusie).
Résultats |
L’étude a inclus, dans 10 départements français et le Québec, 103 enfants de 11,1 ans en moyenne (écart-type 5,2), dont 55 garçons (53,4 %), pour un nombre d’individus, au sein de tous les clusters familiaux, de 291 personnes (hors cas index). Parmi eux, 119 ont été considérés comme ayant été infectés par le SARS-Cov-2, soit 40,9 %. Tous avaient moins de 60 ans. Aucun n’a développé de forme sévère justifiant l’hospitalisation, notamment de syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique. Les acrosyndromes aigus comprenaient : pseudo-engelures (79,6 %), érythème palmo-plantaire (40,8 %), vésicules/bulles (18,4 %), œdème acral (13,6 %), acrocyanose (12,6 %), hyperhidrose (9,7 %), purpura (8,7 %), pulpite sèche (6,8 %), acrorhigose (6,8 %), hidradénite eccrine (5,8 %), télangiectasies (3,9 %), cocardes distales (2,9 %), acrocholose (2,9 %), papules (1,9 %). L’éruption atteignait les mains (14,7 %), les pieds (15,7 %), ou les deux (53,4 %). Des éruptions cutanées diffuses étaient associées dans 1,6 % des cas. À un mois de la consultation, 50,7 % des acrosyndromes aigus avaient entièrement régressé, dans un délai médian rapporté de 55jours. Biologiquement, les examens standards, les marqueurs d’inflammation et de coagulation (D-Dimères) étaient normaux ou à peine significativement augmentés. La sérologie SARS-Cov-2 était positive (IgG) dans 2 cas sur 14, et la PCR toujours négative (n=18).
Discussion |
Les acrosyndromes aigus pédiatriques sont polymorphes, et sont associés à la présence de cas possibles de Covid-19 dans la cellule familiale dans 40,9 % des cas. Ils pourraient être un marqueur de circulation du SARS-Cov-2. Ces enfants et leur entourage n’ont pas été atteints de formes graves dans notre étude.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acrosyndrome, COVID-19, Engelures, Pédiatrie
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A126 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.