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Facteurs de risque de pneumocystose chez les patients traités par inhibiteurs de checkpoint immunitaire et corticostéroïdes - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.103 
B. Demarez , F. Amatore, N. Malissen, C. Gaudy, J.-J. Grob, M.-A. Richard
 Dermatologie, département de dermatologie, CHU Marseille, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La pneumocystose (PMC) est une infection opportuniste pulmonaire à Pneumocystis jirovecii (JC). De nos jours, elle concerne préférentiellement les patients atteints de cancer et tous ceux traités par immunosuppresseurs, avec au premier rang les corticostéroïdes (CST). Or, les inihibiteurs de checkpoint immunitaire (ICI) se développent en cancérologie, et la gestion de leurs effets indésirables auto-immuns (EIAI) fait appel aux CST. Notre objectif était d’identifier les facteurs de risque de PMC grave chez les patients sous ICI et CST.

Matériel et méthodes

Étude descriptive, rétrospective, monocentrique entre octobre 2018 et décembre 2019. Les patients inclus avaient été traités par ICI (simple ou double) pour un cancer cutané, et par CST soit pour EIAI, soit en traitement de métastases cérébrales. Les patients ayant reçu moins de 3 mois d’ICI ou moins de 3 semaines de CST étaient exclus. Le diagnostic de PMC devait être prouvé par une PCR positive dans les crachats ou dans le liquide de lavage broncho-alvéolaire.

Résultats

Parmi 272 patients sous ICI, 58 ont été traités par CST. Leurs caractéristiques sont résumées dans le Annexe B. L’âge médian était de 67 ans, avec prédominance masculine de 60 % ; 97 % étaient traités par ICI pour un mélanome, et 3 % pour un cancer épidermoïde ; 62 % ont reçu une double ICI versus 38 % une ICI simple et 11 % avaient reçu également de l’infliximab. Trois patients ont développé une PMC grave dont 2 en sont décédés, avec un délai médian entre CST et PMC de 3 mois. Sur les 3 patients avec PMC, tous présentaient une lymphopénie<1G/L (versus 41 % des patients indemnes de PMC) et 1 patient avait un antécédent de maladie pulmonaire chronique. Les autres caractéristiques ne semblaient pas différentes entre le groupe de patients atteints et le groupe de patients indemnes de PMC.

Discussion

Des cas de PNC sous ICI et CST ont déjà été rapportés dans la littérature, principalement dans le cancer du poumon sous anti-PD1, mais aussi dans le mélanome sous anti CTLA-4 et immunosuppresseurs (CST et infliximab) utilisés pour stopper les EIAI des ICI. Les CST inhibent toutes les voies de l’immunité nécessaires à l’éradication de PJ mais nous ne connaissons pas le rôle de la voie PD1/PDL1 dans l’immunité anti-PMC. Les deux facteurs que sont la lymphopénie sévère et les antécédents de maladie pulmonaire chronique étaient attendus, et connus de la littérature mais l’effectif faible de notre étude ne permet pas de conclure à un lien statistique. Cependant, la gravité de la maladie versus un traitement prophylactique connu et bien toléré remet en cause l’intérêt d’une prophylaxie systématique chez les patients à risque.

Conclusion

Les patients avec lymphopénie<1G/L, et ceux ayant un antécédent de maladie pulmonaire chronique semblent à risque de développer une PMC. Cette étude rappelle l’intérêt d’une prophylaxie par cotrimoxazole chez ces patients.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Corticostéroïdes, Inhibiteurs de check point, Pneumocystose


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Vol 147 - N° 12S

P. A128 - décembre 2020 Retour au numéro
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