Facteurs psycho-sociaux associés au délai diagnostique dans les carcinomes basocellulaires avancés : étude pilote prospective - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Le carcinome basocellulaire (CBC) est généralement d’excellent pronostic avec un traitement unique et définitif par exérèse chirurgicale. En l’absence de traitement, son potentiel de malignité locale peut aboutir à des CBC avancés (CBCa) avec la destruction des tissus sous-jacents et une morbidité importante. Le principal facteur de risque de survenue d’un CBCa est la longue durée d’évolution de la tumeur, résultant d’un retard de consultation. Les raisons de ce délai à consulter n’ont jamais été étudiées spécifiquement pour les CBCa et en s’intéressant aux processus de décision des patients. Notre objectif était d’identifier les obstacles et les leviers impliqués dans le délai de consultation de ces patients.
Matériel et méthodes |
Cette étude prospective réalisée de novembre 2018 à octobre 2019 a été proposée à tous les patients de plus de 18 ans ayant un CBCa diagnostiqué au cours de l’année, en excluant ceux présentant un trouble cognitif sévère. Dans un même temps ont été inclus des soignants expérimentés en oncodermatologie afin de recueillir leur regard sur le délai à consulter. Les données médicales et socio-démographiques des patients étaient recueillies par un dermatologue. Un psychologue a conduit des entretiens semi-structurés, à partir de grilles d’entretien préétablies. Le contenu a fait l’objet d’une analyse qualitative thématique, qui a permis d’établir un modèle logique du problème.
Résultats |
Nous avons mené 26 entretiens, auprès de 14 patients et de 12 professionnels. L’âge moyen des patients (6 femmes, 8 hommes) était de 76 ans [46–92]. La moitié vivait dans un milieu urbain, et tous habitaient à moins de 20km d’un dermatologue. Le délai moyen entre le constat de la lésion et le premier examen médical était de 4,7 ans [2–9]. Lorsque les patients décidaient de consulter, ils obtenaient une consultation rapide en moins d’un mois. Les obstacles principaux à la décision de consulter étaient la méconnaissance des CBC, la peur, la banalisation, le déni et l’évitement. Les patients insistaient sur leur lassitude du milieu médical et leur volonté de préserver leur qualité de vie. À noter que l’éloignement ou la difficulté d’obtenir un rendez-vous avec un dermatologue n’étaient pas des facteurs impliqués dans le délai à consulter. Les leviers impliqués étaient la pression exercée par des proches pour recourir à des soins, l’évolution des symptômes et de la tumeur, le fait que le patient soit disposé à parler de sa maladie et une formation adéquate des soignants. Le modèle logique établi a permis de montrer les processus décisionnels faisant intervenir ces différents facteurs.
Discussion |
Cette étude pilote permet de montrer les facteurs impliqués dans le retard de consultation des patients atteints de CBCa. Ces résultats pourront être confirmés en multicentrique et ouvrent le champ d’interventions ciblées ayant pour but de réduire le délai à consulter.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome basocellulaire avancé, Délai de consultation, Déterminants psycho-sociaux
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A130-A131 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?