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Facteurs psycho-sociaux associés au délai diagnostique dans les carcinomes basocellulaires avancés : étude pilote prospective - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.108 
C. Garrouteigt 1, G. Broc 2, A. Legrand 1, B. Quintard 3, M. Beylot-Barry 1, 4,
1 Dermatologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux 
2 EPSYLON EA 4556, université de Montpellier 3 Paul-Valéry, Montpellier 
3 Inserm U1219 Bordeaux population health research center, psycho-epidemiology of Aging & Chronic Diseases 
4 Inserm U1053, UMR Bariton, oncogenèse des lymphomes cutanés, université de Bordeaux, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le carcinome basocellulaire (CBC) est généralement d’excellent pronostic avec un traitement unique et définitif par exérèse chirurgicale. En l’absence de traitement, son potentiel de malignité locale peut aboutir à des CBC avancés (CBCa) avec la destruction des tissus sous-jacents et une morbidité importante. Le principal facteur de risque de survenue d’un CBCa est la longue durée d’évolution de la tumeur, résultant d’un retard de consultation. Les raisons de ce délai à consulter n’ont jamais été étudiées spécifiquement pour les CBCa et en s’intéressant aux processus de décision des patients. Notre objectif était d’identifier les obstacles et les leviers impliqués dans le délai de consultation de ces patients.

Matériel et méthodes

Cette étude prospective réalisée de novembre 2018 à octobre 2019 a été proposée à tous les patients de plus de 18 ans ayant un CBCa diagnostiqué au cours de l’année, en excluant ceux présentant un trouble cognitif sévère. Dans un même temps ont été inclus des soignants expérimentés en oncodermatologie afin de recueillir leur regard sur le délai à consulter. Les données médicales et socio-démographiques des patients étaient recueillies par un dermatologue. Un psychologue a conduit des entretiens semi-structurés, à partir de grilles d’entretien préétablies. Le contenu a fait l’objet d’une analyse qualitative thématique, qui a permis d’établir un modèle logique du problème.

Résultats

Nous avons mené 26 entretiens, auprès de 14 patients et de 12 professionnels. L’âge moyen des patients (6 femmes, 8 hommes) était de 76 ans [46–92]. La moitié vivait dans un milieu urbain, et tous habitaient à moins de 20km d’un dermatologue. Le délai moyen entre le constat de la lésion et le premier examen médical était de 4,7 ans [2–9]. Lorsque les patients décidaient de consulter, ils obtenaient une consultation rapide en moins d’un mois. Les obstacles principaux à la décision de consulter étaient la méconnaissance des CBC, la peur, la banalisation, le déni et l’évitement. Les patients insistaient sur leur lassitude du milieu médical et leur volonté de préserver leur qualité de vie. À noter que l’éloignement ou la difficulté d’obtenir un rendez-vous avec un dermatologue n’étaient pas des facteurs impliqués dans le délai à consulter. Les leviers impliqués étaient la pression exercée par des proches pour recourir à des soins, l’évolution des symptômes et de la tumeur, le fait que le patient soit disposé à parler de sa maladie et une formation adéquate des soignants. Le modèle logique établi a permis de montrer les processus décisionnels faisant intervenir ces différents facteurs.

Discussion

Cette étude pilote permet de montrer les facteurs impliqués dans le retard de consultation des patients atteints de CBCa. Ces résultats pourront être confirmés en multicentrique et ouvrent le champ d’interventions ciblées ayant pour but de réduire le délai à consulter.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Carcinome basocellulaire avancé, Délai de consultation, Déterminants psycho-sociaux


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Vol 147 - N° 12S

P. A130-A131 - décembre 2020 Retour au numéro
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