Évaluation du traitement par radiothérapie exclusive du carcinome de Merkel au stade localisé : étude rétrospective sur 53 patients - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Le carcinome de Merkel (CM) est un carcinome cutané rare mais agressif atteignant une population souvent âgée. Les recommandations actuelles préconisent une exérèse large de la lésion primitive, avec marges de 2cm, suivie de radiothérapie (RT) adjuvante. En pratique, ces recommandations sont souvent difficilement applicables, en raison du préjudice esthétique et fonctionnel qu’induirait la chirurgie ou de contre-indications à l’anesthésie. Quelques études sur de petits effectifs suggèrent une efficacité de la radiothérapie exclusive. Nous rapportons la plus grande cohorte de patients traités par RT exclusive.
Matériel et méthodes |
Tous les patients présentant un CM de stade localisé traités au CHU de Lille entre 1989 et 2019 ont été inclus. Ces patients ont été répartis en 2 groupes de traitement : chirurgie avec marge>2cm et radiothérapie adjuvante ou radiothérapie exclusive sans chirurgie préalable. Les patients traités par chirurgie avec marge<2cm, n’ayant pas bénéficié de radiothérapie adjuvante ou traités par radiothérapie à visée palliative ont été exclus.
Résultats |
Les données de 175 patients atteints de CM de stade localisé ont été analysées. Parmi eux, 84 patients ont été inclus, dont 53 patients traités par radiothérapie exclusive et 31 patients par chirurgie avec marge>2cm et radiothérapie adjuvante. Le diamètre tumoral était de 2,0cm dans le groupe « RT exclusive » et de 2,5cm dans le groupe « chirurgie+RT ». La tumeur primitive était plus fréquemment localisée en région cervico-céphalique dans le groupe « RT exclusive » (81,1 %) que dans le groupe « chirurgie+RT » (22,6 %). La dose médiane d’irradiation délivrée sur la lésion était de 60Gy dans le groupe « RT exclusive » et de 50Gy dans le groupe « chirurgie+RT ». 75,5 % des patients du groupe « RT exclusive » et 77,4 % des patients du groupe « chirurgie+RT » ont reçu une irradiation ganglionnaire, avec une dose médiane de 50Gy dans les 2 groupes. Le suivi médian était de 64 mois dans le groupe « RT exclusive » et de 95 mois dans le groupe « chirurgie+RT ». Il n’y avait pas de différence significative concernant la récidive locale entre les 2 groupes (respectivement 13,7 % et 25,8 % ; p=0,42). De même, aucune différence n’a été mise en évidence entre les 2 groupes concernant la récidive ganglionnaire (p=0,81) ou métastatique (p=0,10). Il n’y avait pas de différence sur la survie sans progression à 5 ans (40,0 % vs 43,0 % ; HR=0,95 (IC95 % : 0,55–1,65) ou sur la survie globale à 5 ans (50,8 % vs 51,0 % ; HR 1,05 (IC95 % : 0,44–2,5).
Discussion |
Notre étude confirme la place de la radiothérapie exclusive sans chirurgie préalable dans le traitement du carcinome de Merkel, comme alternative au traitement de référence. Cette approche semble intéressante pour les patients âgés, atteints de comorbidités, ou sur les zones d’abord chirurgical difficile afin de limiter les séquelles fonctionnelles et esthétiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome de Merkel, Carcinome neuroendocrine, Radiothérapie
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A133-A134 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?