Fasciites nécrosantes abdomino-périnéales (gangrènes de Fournier) : étude rétrospective monocentrique de 52 patients incluant la recherche d’une porte d’entrée à moyen terme - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
La gangrène de Fournier est une fasciite nécrosante (FN) péri anale, périnéale et génitale qui résulte d’une infection polymicrobienne. Dans la littérature, une cause urogénitale, digestive ou cutanée est souvent trouvée au diagnostic mais la recherche à moyen terme d’une porte d’entrée n’est pas rapportée.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective monocentrique regroupant les patients (pts) pris en charge pour une FN abdomino-périnéale entre janvier 2006 et mars 2019 dans un CHU référent, avec sélection des cas par les données du département d’information médicale et la base de données dédiée aux FN : 281 cas de FN ont été identifiés. Les comorbidités, données microbiologiques et présence d’une porte d’entrée au diagnostic ont été étudiés. Une téléconsultation à distance a été réalisée chez les pts survivants sans porte d’entrée au diagnostic à l’aide d’un questionnaire pré-établi : recherche de néoplasie uro-digestive, MICI, pathologie cutanée chronique, explorations endoscopiques ou radiologiques au décours.
Résultats |
On a inclus 52 FN abdomino-périnéales, dont 73,1 % d’hommes, et l’âge moyen était de 57,9 ans. La durée médiane d’hospitalisation était de 28jours (1–164). Seize pts (30,8 %) étaient décédés pendant l’hospitalisation ; 77 % des patients avaient au moins une comorbidité, les plus fréquentes étant le diabète et l’immunodépression. Les FN abdomino-périnéales étaient multi microbiennes dans 59,6 % des cas (moyenne 2,7 germes), avec une prédominance de bacilles Gram négatif. En analyse multivariée, l’antibiothérapie avant admission était un facteur protecteur (OR : 0,02 [0,001–0,39] p=0,001) et l’immunodépression un facteur de risque de mortalité (OR : 7,39 [0,98–55,77] p=0,046). Chez 69,2 % des pts, une porte d’entrée était trouvée au diagnostic. À moyen terme, chez les 8 survivants sans porte d’entrée, une fistule anale a été mise en évidence mais aucune néoplasie, MICI ou pathologie cutanée chronique (recul médian : 9 ans (4,2–13,2).
Discussion |
Les FN abdomino-pelviennes sont des infections rares et complexes nécessitant une prise en charge multidisciplinaire en centre spécialisé. Les données de la littérature sont similaires à notre étude concernant la mortalité (20–40 %), les comorbidités et la microbiologie. Une porte d’entrée au diagnostic est trouvée dans 75 à 95 % des cas selon les séries avec une majorité de portes d’entrée ano-rectales. Dans notre étude, les portes d’entrée étaient majoritairement cutanées. Devant l’importance de ne pas manquer une néoplasie ou une MICI sous-jacente les causes uro-digestives doivent être systématiquement recherchées. Malgré le fait qu’à moyen terme, aucune pathologie chronique n’ait été mise en évidence dans cette série limitée, il parait raisonnable de proposer de surveiller ces pts à moyen terme par scanner ou endoscopie digestive.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Fasciite nécrosante, Gangrène de Fournier
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A134 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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