Caractères épidémiologiques cliniques et thérapeutiques des infections à Mycoplasma genitalium dans un centre parisien - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Mycoplasma genitalium (MG) est le 3e germe responsable d’urétrite chez l’homme après Neisseria gonorrhoeae (NG) et Chlamydia trachomatis (CT). Cependant, le portage asymptomatique est fréquent. Par ailleurs, la résistance aux antibiotiques (azithromycine, moxifloxacine) engendre des difficultés thérapeutiques. Entre 2017 et 2018, dans notre centre, MG était systématiquement cherché par PCR en association à NG et CT. Notre travail décrit les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des patients diagnostiqués avec une infection à MG durant cette période.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective descriptive monocentrique (Cegidd et SMIT) ayant inclus tous les patients avec une PCR positive pour MG du 01/01/2017 au 31/12/2019. Variables recueillies : âge, sexe, orientation sexuelle, statut VIH, prise de prophylaxie pré-exposition VIH (PrEP), site infecté, germes associés, symptômes, traitements prescrits, contrôle PCR à 6 semaines du traitement, test de résistance en cas de contrôle positif.
Résultats |
Sur 5586 patients dépistés, 397 (7 %) avaient une PCR positive pour MG, 319 hommes (80 %) et 78 femmes (20 %), d’un âge médian 29 ans ; 135 patients étaient infectés par le VIH (34 %) et 52 (13 %) sous PrEP. Comparativement aux patients avec PCR négative pour MG, les patients positifs étaient plus souvent des hommes (OR 2,19 [1,70–2,82]), plus souvent infectés par le VIH (OR 3,44 [2,75–4,3]) et plus souvent sous PrEP (OR 4,89 [3,51–6,83]). La PCR était positive dans les urines chez 139/319 patients (43 %), au niveau cervico-vaginal chez 77/78 (99 %) et anal chez 202/323 (62 %). Une co-infection à CT et à NG était trouvée dans 15 % et 7 % des cas, respectivement. Des symptômes étaient rapportés par 46 patients (11 %), dont 28 urétrites, 3 cervicites et 13 rectites. Parmi les patients symptomatiques, 18 (39 %) étaient coinfectés par CT ou NG. Deux cent soixante-dix patients (68 %) avaient reçu un traitement, azithromycine (AZM) chez 249 patients (92 %), doxycycline (DC) chez 13 patients (5 %) et moxifloxacine (MXF) chez 4 patients (1 %). Un contrôle PCR post-traitement était réalisé chez 103 patients (38 %) et restait positif dans 74 % des cas. Une résistance aux macrolides avait été documentée pour 9 souches testées sur 14. En 2me ligne, l’AZM était prescrite chez 24/76 patients (32 %), la MXF chez 23/76 patients (31 %) et la DC chez 8/76 patients (11 %). Le contrôle PCR après 2nde ligne de traitement, réalisé chez 43 patients, montrait un taux d’éradication de 44 %.
Discussion |
Dans notre population, MG a été trouvé chez 7 % des patients prélevés et était significativement associé à une infection VIH, à la prise de la PreP et au sexe masculin. La majorité des patients était asymptomatique et la prise en charge de ces patients à haut risque de réinfection était complexe pour le praticien.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dépistage, IST, Mycoplasma genitalium, Résistance aux antibiotiques
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A135-A136 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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