Surveillance de la résistance génomique aux antibiotiques de Treponema pallidum subs pallidum des cas de syphilis précoce en France - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
La syphilis reste un problème de santé publique dans la plupart des pays occidentaux et le nombre de cas a augmenté depuis 2000. La benzathine pénicilline G (BPG) est le traitement de référence de la syphilis précoce, mais les ruptures de stock récentes renforcent la nécessité de valider des traitements alternatifs. Le but de cette étude était d’évaluer la présence des marqueurs génomiques de la résistance de Treponema pallidum subs pallidum (TPA) aux macrolides et à la doxycycline en France.
Matériel et méthodes |
Des prélèvements de lésions génitales, anales, orales et cutanées ont été obtenus auprès de patients atteints de syphilis précoce ayant consulté dans 9 CeGIDD. Tous les échantillons analysés étaient positifs en nPCR pour tpp47. Les mutations de résistance aux macrolides A2058G et A2059G sur le gène de l’ARN ribosomal 23S et les mutations ponctuelles de résistance à la doxycycline 926–928, 939, 965–967 et 1058 sur le gène de l’ARNr 16S ont été recherchées par amplification génomique et séquençage.
Résultats |
Cent quarante-six prélèvements provenant de 146 patients ont été collectés entre octobre 2010 et janvier 2017. La majorité était des hommes (80 %) ; l’âge moyen était de 39 ans. La part d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes était de 80 % et le nombre de séropositifs pour le VIH de 33 %. Les syphilis primaires représentaient 63,7 % des échantillons. Nous montrons que 85 % (88/104) des ADN amplifiés et séquencés possèdent la mutation A2058G conférant une résistance aux macrolides. En revanche, pour un taux d’amplification/séquençage du gène de l’ARNr 16S de 87 % (127/146), aucune mutation ponctuelle conférant une résistance à la doxycycline n’a été détectée.
Discussion |
Nos résultats confirment qu’en France, comme dans d’autres pays occidentaux, la résistance aux macrolides est très répandue. C’est la raison pour laquelle les macrolides ne peuvent être recommandés comme traitement alternatif à la BPG. À l’inverse, notre étude confirme l’absence de mutations de résistance de TPA aux cyclines. Ces résultats sont en accord avec les travaux de précédentes études asiatique, italienne et espagnole. Bien que n’offrant pas l’avantage d’un traitement minute, l’absence de résistance génomique souligne que la doxycycline peut représenter une alternative à la BPG pour le traitement de la syphilis précoce. La surveillance de la sensibilité des souches de TPA aux cyclines doit cependant être renouvelée du fait de la proposition récente d’utilisation de la doxycycline en prophylaxie post exposition des infections sexuellement transmissibles bactériennes (PEP) dans le cadre de la prophylaxie pré-exposition de l’infection à VIH (PrEP).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Doxycycline, Macrolides, Résistance aux antibiotiques, Syphilis, Treponema pallidum subs pallidum
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A138 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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