Dermatoses inflammatoires péri-orificielles, du cuir chevelu et des plis survenant sous anti-TNF dans le cadre des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin rôle de Staphylococcus aureus et des carences vitaminiques - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Les manifestations cutanées inflammatoires des patients atteints d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) traités par anti-TNF affectent environ 1 patient sur 5. La survenue de lésions cutanées péri-orificielles, érosives, fissuraires et impétiginisées est mal comprise. L’objectif de ce travail était de décrire une série de cas de dermatoses inflammatoires péri-orificielles, survenant sous anti-TNF chez des patients MICI et d’évaluer à l’aide d’une population témoin, si la colonisation des gîtes par Staphylococcus aureus (S. aureus) ou la présence de carences vitaminiques étaient des facteurs de risque d’apparition de ces lésions.
Matériel et méthodes |
Les patients MICI sous anti-TNF présentant des lésions cutanées péri-orificielles, des plis ou du cuir chevelu ont été inclus et comparés aux patients sans lésion dermatologique dans une étude rétrospective bicentrique de type cas-témoin. Nous avons recueilli des données histologiques, bactériologiques, la colonisation des gîtes par S. aureus, l’activité de la maladie et leur statut nutritionnel. Nous avons caractérisé les souches de S. aureus des lésions par biopuces à ADN et comparé leur structure aux S. aureus des gîtes avec la technique de séquençage multilocus.
Résultats |
Vingt-huit cas et 42 témoins ont été inclus. Parmi les cas, 67,9 % présentaient une rhinite croûteuse, 57,1 % une éruption pustuleuse périnéale, 42,9 % des fissures rétro-auriculaires. Les biopsies cutanées montraient majoritairement un aspect eczématiforme. Dans 75 % des cas, S. aureus était détecté dans les lésions, sans gène de résistance à la méticilline ni production de la toxine de Panton-Valentine. 82,1 % des cas versus 36,6 % des témoins étaient colonisés par S. aureus dans au moins un gîte, avec le même clone que celui des lésions dans la plupart des cas (OR 7,97 [2,51–25,35], p<0,001). Le nombre moyen de gîtes colonisés par S. aureus était plus élevé chez les cas (OR ajusté 2,33 [1,19–4,5], p=0,014). Les cas étaient davantage carencés que les témoins (89,3 % versus 60 %, OR 5,56 [1,44–21,54], p=0,008) notamment en vitamine PP dont un taux faible (< 5μg/mL) semble être un facteur de risque spécifique en analyse multivariée (OR ajusté 0,21 [0,07–0,69], p=0,010).
Discussion |
Les dermatoses inflammatoires survenant sous anti-TNF chez les patients MICI peuvent se présenter sous la forme de dermatoses péri-orificielles impétiginisées. Un taux faible de vitamine PP et un portage de S. aureus sont des facteurs de risque indépendants d’apparition de ces lésions, qui pourraient bénéficier d’un traitement anti-staphylococcique et d’une supplémentation des carences vitaminiques. D’autres études sont nécessaires afin d’évaluer l’intérêt d’un tel traitement préventif avant l’instauration d’un anti-TNF pour une MICI.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-TNF, Maladie inflammatoire chronique de l’intestin, Rhinite croûteuse, Staphylococcus aureus, Vitamine PP
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A144-A145 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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