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Syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (DRESS) secondaire à l’application d’huile de nigelle - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.182 
E. Lellig 1, , A.-L. Pinault 1, A. Vaillant 2, M. Yéléhé 3, M. Beurrier 3, A.-C. Bursztejn 4
1 Service de dermatologie 
2 Service d’allergologie, centre hospitalier régional, Epinal 
3 Service de pharmacovigilance 
4 Service de dermatologie, centre hospitalier universitaire, Nancy, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’huile de nigelle, aussi appelée Nigella sativa et cumin noir, est traditionnellement utilisée pour ses vertus anti-oxydantes, antibactériennes et anti-inflammatoires. Le principal composant est la thymoquinone. Nous rapportons un cas de drug reaction with eosinophila and systemic symptoms (DRESS) secondaire à l’utilisation topique d’huile de nigelle.

Observations

Une femme de 58 ans consultait pour une érythrodermie. Aucun traitement n’avait été introduit dans les mois précédant l’éruption hormis une crème aciclovir pour un herpès labial, appliquée 2 mois auparavant. L’interrogatoire trouvait l’application d’huile de nigelle quotidiennement sur le visage et le corps depuis 8 semaines. L’éruption avait débuté sur le tronc s’étendant ensuite au visage et à l’ensemble du corps. On notait une anasarque avec un œdème facial. Elle décrivait des lésions buccales et une hyperthermie, non documentées. Une corticothérapie systémique à 1mg/kg/j avait déjà été introduite 5jours auparavant. La biologie montrait une hyperéosinophilie se majorant jusque 26,34 G/L et une insuffisance rénale aiguë organique. Le bilan hépatique était normal. Il existait une réactivation virale à Parvovirus B19. L’histologie cutanée montrait une dermoépidermite spongiforme avec un infiltrat inflammatoire polymorphe dermique composé essentiellement de polynucléaires éosinophiles et lymphocytes. Le diagnostic de DRESS était probable avec un score RegiSCAR à 5. La corticothérapie orale a été interrompue au bout de 5jours et relayée par une crème de valérate de diflucortolone 30g/j pendant 3 semaines permettant une évolution clinique favorable. Il n’y a eu pas de récidive de l’éruption après contre-indication de l’huile de nigelle. Le patch test, réalisé 6 mois plus tard avec de l’huile de nigelle pure, était positif à 1+ alors que celui à l’aciclovir était négatif.

Discussion

Nous rapportons, à notre connaissance, le 1er cas de DRESS à l’application d’huile de nigelle. Le diagnostic a été retenu sur l’aspect clinique et biologique, le délai d’apparition des symptômes, la guérison après arrêt de l’application et le patch-test uniquement positif pour l’huile de nigelle pure. Dans la littérature, l’application d’huile de nigelle est associée à des dermites de contact, mais aussi des réactions systémiques polymorphes sévères à d’éruptions bulleuses, de Stevens–Johnson ou nécrolyse épidermique toxique après application de l’huile, dont certains cas sont associées à une consommation de l’huile. Les cas de DRESS après utilisation d’un topique sont exceptionnels, puisque seulement 29 cas sont décrits dans la base française de pharmacovigilance. Les cliniciens et les patients doivent être avertis d’un risque de réaction allergique grave après l’utilisation d’huile de nigelle.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : DRESS, Huile de nigelle, Toxidermie


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Vol 147 - N° 12S

P. A169-A170 - décembre 2020 Retour au numéro
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