Carcinome de Merkel spontanément régressif de la face : caractérisation des lymphocytes intra-tumoraux avant et après régression - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Les carcinomes de Merkel sont des carcinomes cutanés agressifs, avec un taux de mortalité de 40 %. Cette tumeur est associée à la présence du polyomavirus de Merkel (MCPyV). Il existe des cas spontanément résolutifs, possiblement en lien avec une réponse lymphocytaire anti-tumorale. Nous rapportons un cas de carcinome de Merkel viro-positif spontanément régressif pour lequel nous avons caractérisé les marqueurs antigéniques tumoraux ainsi que les lymphocytes infiltrant la tumeur (TILs).
Observations |
Une patiente de 83 ans présentait sur sa joue gauche un nodule induré augmentant de taille sur 3 mois, avec un diamètre maximal de 6cm et un bilan d’extension ne retrouvant pas d’autres localisations. Une biopsie initiale permettait le diagnostic de carcinome de Merkel. Un traitement par immunothérapie était prévu 4 semaines plus tard. Or, la lésion avait spontanément régressé partiellement à 4 semaines et complètement à 6 semaines ; l’immunothérapie n’était pas réalisée dans ce contexte. Une biopsie de la zone cicatricielle était effectuée.
Résultats |
Sur la première biopsie, l’analyse immunohistochimique (IHC) montrait un marquage positif de la tumeur pour le CKAE1/AE33, CK20, EMA, synaptophysine, CD56, chromogranine A, tandis que les marqueurs CD 45, Mélan-A et TTF1 étaient négatifs. Le Ki67 % était estimé à 80 %. La 2e biopsie confirmait histologiquement la régression spontanée complète.
Des analyses complémentaires IHC ont été réalisées afin d’étudier l’infiltrat inflammatoire tumoral. On notait une très nette augmentation de l’infiltrat intra et péri tumoral CD4+ et surtout CD8+ sur la biopsie réalisée après régression, ainsi qu’une expression majorée d’IFNy et de LAG3. PDL1 était moins exprimé après régression. À noter que le taux d’expression de FOXP3 était inchangé après régression et qu’aucune expression de PD1 n’a été trouvée sur les 2 biopsies.
Sur la biopsie initiale, la qPCR MCPyV (9 copies/cellule) et l’expression de l’antigène T du MCPyV (clone CM2B4) étaient positives. Par ailleurs, des anticorps sériques contre l’antigène T du MCPyV étaient détectés (titre 1/100).
Discussion |
Notre étude présente le premier cas caractérisant le phénotype des TILs d’un carcinome de Merkel qui a régressé spontanément et démontre une augmentation de ces derniers au sein de la tumeur, en faveur du développement in situ d’une population T cytotoxique spécifique soit vis-à-vis de certains antigènes du carcinome de Merkel, soit d’antigènes du MCPyV. Ces résultats renforcent l’intérêt d’une approche par thérapie cellulaire adaptative dans le carcinome de Merkel et l’importance d’identifier les antigènes cibles.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome de Merkel, Lymphocytes infiltrant la tumeur (TIL)
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A176 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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