Premier cas de réponse complète au pembrolizumab chez un patient atteint de maladie de Kaposi endémique viscérale - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
La maladie de Kaposi (MK) est une prolifération de cellules d’origine endothéliale infectées par le virus HHV8. Les chimiothérapies de type anthracyclines ou taxanes constituent le traitement conventionnel des formes localement évoluées ou viscérales. Nous décrivons le cas d’une MK endémique avec atteinte viscérale mise en rémission complète (RC) sous pembrolizumab.
Observations |
Un patient de 74 ans, originaire du Mali, VIH négatif, aux antécédents de diabète de type 2 avec cardiopathie ischémique, insuffisance rénale chronique, polyneuropathie axonale sévère, et d’hyperplasie surrénalienne, présentait une MK endémique, diagnostiquée sur une lésion cutanée unique du pied gauche, traitée par chirurgie puis radiothérapie. Après une rupture de suivi de 1,5 ans, il se présentait avec une progression cutanée et osseuse locale. Il recevait 4 lignes de traitement : 4 cycles de bléomycine (15mg), 4 cycles de paclitaxel (80mg/m2), 3 cycles de doxorubicine (20mg/m2) puis de l’interféron alfa sans amélioration, conduisant à une amputation trans-tibiale. Dix-huit mois plus tard, il développait un nodule pulmonaire fixant au TEP-scanner ; l’analyse histologique de la lobectomie montrait une localisation de MK. La PCR HHV8 sanguine était positive (2,45 log). Dix-huit mois plus tard, une seconde récidive musculaire, grêlique, mésentérique et hépatique était traitée par doxorubicine et la MK progressait au niveau pulmonaire. Une radiothérapie de la masse digestive améliorait les douleurs. L’expression de PD-L1 sur la localisation hépatique était positive (20 %) ; devant les localisations pulmonaires (6 nodules), une pseudo-masse en fosse iliaque gauche et les lésions hépatiques des segments II et IV, un traitement par pembrolizumab était débuté ; il permettait d’obtenir une RC après 6 injections. Le traitement était interrompu 6 mois plus tard devant la survenue d’une décompensation sévère de la cardiopathie ischémique, sans argument pour une myocardite induite par l’anti-PD1 à l’IRM myocardique. Huit mois après l’arrêt de l’anti-PD1, la RC persistait et la PCR HHV8 était négative.
Discussion |
Ce cas de MK endémique avec atteinte multi-viscérale, réfractaire à la chimiothérapie, est le premier cas rapporté de RC sous anti-PD1. De plus, cette RC était maintenue après arrêt de l’anti-PD1. L’efficacité des anti-PD1 a été rapportée dans la MK associée au VIH avec un taux de réponse de 66,6 %. Seulement deux cas de réponse partielle aux anti-PD1 ont été rapportés chez des patients ayant une MK endémique. Deux essais thérapeutiques évaluent actuellement un anti-PD1 seul, ou en combinaison à l’ipilimumab dans la MK classique ou endémique.
Notre observation montre que les anti-PD1 semblent être une approche thérapeutique intéressante dans la MK endémique réfractaire aux traitements conventionnels.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-PD1, Maladie de Kaposi, Pembrolizumab
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A188 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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