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Fréquence des acrosyndromes chez les patients avec infection sévère à SARS-CoV-2 en réanimation - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.244 
B. Mille 1, , F. Dezoteux 1, 2, C. Fievet 1, A.S. Moreau 3, J. Poissy 3, D. Mathieu 3, E. Kipnis 3, A. Duhamel 4, 5, E. Drumez 4, 5, S. Buche 1, D. Staumont-Salle 1, 2
1 Service de Dermatologie, CHRU de Lille 
2 INFINITE (Institute for Translational Research in Inflammation) 
3 Service de Réanimation, CHRU de Lille 
4 Département de biostatistiques, CHRU de Lille 
5 METRICS (Évaluation des technologies de santé et des pratiques médicales), Lille, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

De nombreuses manifestations cliniques dermatologiques ont été rapportées durant la pandémie mondiale de la COVID-19. Parmi elles, des phénomènes d’acrosyndromes ont été décrits, principalement chez des patients suspects d’infection par SARS-Cov-2 mais asymptomatiques ou pauci-symptomatiques. Peu d’études se sont intéressées à ces manifestations chez les patients admis en réanimation. Notre objectif était donc d’évaluer la fréquence instantanée des manifestations acrales cutanées chez les patients sévères atteints de la COVID19 admis en réanimation.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude observationnelle et prospective, réalisée du 5 au 6 mai 2020. Tout patient adulte hospitalisé en réanimation au CHU de Lille dans le cadre de la COVID19 était inclus et bénéficiait d’un examen systématique du tégument par un dermatologue sénior.

Résultats

Au total, 39 patients ont été examinés (34 hommes, 5 femmes) avec un âge moyen de 60,6 ans. Aucun patient n’avait présenté de symptôme dermatologique au début de la maladie. La durée médiane d’hospitalisation en réanimation était de 35jours [21-41] ; 35 patients (90 %) avaient reçu un support ventilatoire par intubation oro-trachéale et 21 (54 %) un support circulatoire par amines vasopressives. Nous avons observé des manifestations cutanées acrales chez 11 patients (28 %) : lésions nécrotiques (5/11, 45 %), bulles hémorragiques (3/11, 27 %), livedo (1/11, 9 %), érosions (1/11, 9 %), hémorragies sous unguéales (2/11, 18 %). Un patient présentant à la fois des lésions nécrotiques et des érosions cutanées. Aucun patient ne présentait de manifestations à type d’engelure ou pseudo-engelure. Il n’y avait pas de différence significative entre les patients avec et sans manifestation acrale concernant la durée d’hospitalisation et les complications thromboemboliques, les symptômes initiaux, et les caractéristiques de base des patients excepté l’IMC moyen plus bas chez les patients avec manifestations acrales. La durée moyenne de la maladie était significativement plus longue et davantage de médicaments vasoactifs ont été administrés aux patients présentant des manifestations cutanées acrales, suggérant une gravité plus élevée de la maladie dans ce groupe et pouvant être en lien avec les manifestations observées.

Discussion

Nous rapportons une série de manifestations cutanées acrales chez seulement 28 % des patients pris en charge en réanimation au moment de l’étude. Ces manifestations sont variées et peu spécifiques. Aucune manifestation à type d’engelure n’était observée contrairement aux patients suspects de formes pauci ou asymptomatiques et inconstamment confirmées sur le plan sérologique ou moléculaire. Sur le plan physiopathologique, plusieurs hypothèses sont avancées comme une réponse immune antivirale de type interféron. Des études sont nécessaires afin de mieux comprendre les mécanismes à l’origine de ces manifestations.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Acrosyndrome, COVID 19, Pseudo-engelure, Réanimation, SARS CoV 2


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Vol 147 - N° 12S

P. A201 - décembre 2020 Retour au numéro
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