Aplasie cutanée congénitale étendue du tronc après exposition prénatale au misoprostol - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
L’aplasie cutanée congénitale (ACC) est une dermatose rare et hétérogène. Elle peut être syndromique, familiale ou, le plus souvent, isolée et sporadique. L’étiopathogénie n’est pas encore élucidée : les hypothèses causales retenues sont génétiques, vasculaires, traumatiques ou encore médicamenteuses. Touchant plus fréquemment le scalp, l’atteinte tronculaire représente 15 % des cas d’ACC et est généralement symétrique et étendue.
Observations |
Un nouveau-né de sexe masculin présentait à la naissance plusieurs zones d’aplasie cutanée, en région périombilicale, en regard des têtes fémorales et sur toute la hauteur des flancs. Une cicatrisation dirigée par pansement avec interface siliconée permettait la guérison complète des lésions en un mois. Les antécédents gynéco-obstétricaux étaient marqués par un échec d’interruption volontaire de grossesse par prise intravaginale unique de misoprostol suivi d’un échec de curetage à 9 semaines d’aménorrhée. L’enfant était né par césarienne à 32 semaines de grossesse pour cause de rupture prématurée de la poche des eaux et chorioamniotite aiguë. L’examen histologique du placenta ne montrait pas d’infarcissement vasculaire ni de fœtus papyracé. Le caryotype du nouveau-né était normal. Aucune autre malformation n’était présente. La mère n’avait pris aucun autre médicament durant la grossesse. À ce jour, soit à l’âge corrigé de trois mois, le développement neurologique et psychomoteur de l’enfant est normal.
Discussion |
Le centre belge de pharmacovigilance, à qui le cas a été soumis, a établi la relation de causalité entre l’aplasie cutanée et le misoprostol. En effet, des cas d’aplasie cutanée congénitale unique de localisation céphalique après exposition au misoprostol sont rapportés dans la littérature. Agent tératogène connu, l’exposition au misoprostol durant le premier trimestre de la grossesse augmente également le risque de malformations congénitales sévères comme le syndrome de Moebius, les anomalies des membres et les anomalies du système nerveux central. Nous décrivons le premier cas d’aplasie cutanée congénitale multiple non céphalique induite par le misoprostol.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Aplasie cutanée, Aplasie cutanée congénitale, Misoprostol, Tératogénicité
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A214-A215 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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