La Communauté de Patients pour la Recherche (ComPaRe) est une plateforme collaborative en ligne de recherche publique visant à accélérer la rechercher sur les maladies chroniques afin d’améliorer la qualité de vie des patients et leur prise en charge. L’objectif de notre étude est d’étudier les liens entre stress et vitiligo.

Il s’agit d’une étude transversale utilisant les données de la e-cohorte vitiligo de ComPaRe. Le questionnaire comprenait un volet évaluant spécifiquement le stress dans le vitiligo. Des comparaisons entre les groupes :

– vitiligo déclenché par un stress, oui vs non ;

– poussées déclenchées par un stress, oui v. non ;

– vitiligo aggravé par un stress, oui vs non ;

–oussée déclenchée à la suite d’une grossesse, oui vs non ; ont été effectués par analyse univariée puis multivariée.

535 participants atteints de vitiligo dont 397 femmes ont été inclus. 297 (55,5 %) participants ont déclaré que le stress avait été un facteur déclenchant de la maladie, 183 (34,2 %) ont décrit des poussées de vitiligo liées au stress et 80 (34,9 %) participantes ont indiqué des poussées liées à la grossesse. 188 (35,1 %) participants ont décrit un vitiligo aggravé par le stress. La cause du stress était d’origine professionnelle pour 89 (16,6 %) participants, 48 (9 %) ont rapporté le décès d’un proche et 47 (8,8 %) des problèmes conjugaux. En analyse multivariée : l’âge plus élevé de début de la maladie (OR 1,56, p=0,004), l’atopie (OR 1,70, p=0,008) et les antécédents familiaux de vitiligo (OR 1,59, p=0,031) étaient des facteurs indépendants associés à l’apparition du vitiligo déclenché par un stress. Le sexe féminin (OR 2,60, p<0,001) était indépendamment associé aux patients présentant des poussées de vitiligo liées au stress. L’apparition précoce de la maladie (OR 0,71, p=0,039), le sexe féminin (OR 1,95, p=0,004) et le phototype foncé (OR 1,55, p=0,032) étaient indépendamment associés aux patients souffrant de vitiligo aggravé par le stress.

Cette étude explore pour la première fois le lien entre stress et vitiligo et conforte l’hypothèse liant facteurs de stress environnementaux et psychologiques et vitiligo. Il semblerait que le stress soit un facteur déclenchant de la maladie à un âge significativement plus élevé. Le sexe féminin, un antécédent d’atopie, des antécédents familiaux de vitiligo et un phototype foncé sont indépendamment associés au vitiligo lié au stress. En revanche l’auto-immunité et la sévérité de la maladie n’étaient pas associés au vitiligo influencé par le stress. Chez les patients présentant des facteurs de risque d’aggravation du vitiligo lors des épisodes de stress doivent être suivis de manière pluri-disciplinaire avec des psychiatres/psychologues pour établir les stratégies thérapeutiques.