Développement et validation d’un modèle de co-culture in vitro de kératinocytes et de neurones sensoriels différenciés à partir de cellules souches pour l’étude de l’implication du virus Zika dans le prurit et l’inflammation neurogène cutanée - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Le prurit en lien avec l’arbovirose Zika a été décrit comme le symptôme le plus fréquent (80–95 %) après l’exanthème au cours de l’épidémie de grande envergure de Rio de Janeiro puis à travers les publications de toutes les équipes. La fréquence de ce symptôme justifie la compréhension de ses mécanismes physiopathologiques d’autant plus que le traitement anti-histaminique est inefficace. L’association documentée du prurit à des dysesthésies et des signes dysautonomiques suggère fortement une atteinte neuropathique des petites fibres. Au niveau cellulaire, les récepteurs impliqués dans l’entrée du virus Zika sont les récepteurs de la famille TAMs (Tyro3, Axl, Mer), TIMs (mucine d’immunoglobuline des cellules T : TIM1, TIM3 et TIM4) et DC-SIGN (molécule d’adhérence intracellulaire spécifique aux cellules dendritiques, non intrinsèque). L’évaluation du prurit et de l’inflammation neurogène associée aux petites fibres est possible in vitro mais à partir de modèles associant des cellules de rats et des cellules humaines les rendant peu pertinents pour des applications cliniques. Nous avons voulu développer un modèle in vitro entièrement humain et dont les cellules expriment les récepteurs d’entrée du virus Zika afin d’évaluer son potentiel pruritogène et ses mécanismes d’action dans la peau.
Matériel et méthodes |
Des cultures de kératinocytes humains et de neurones sensoriels, issus des ganglions de la racine dorsale (DRG) de rats ou différenciés à partir de cellules souches pluripotentes induites (iPS) ont été mises en place pour analyse du surnageant. L’analyse comportait des dosages par Elisa de la substance P (marqueur de l’inflammation neurogène), avec ou sans capsaïcine, (agoniste de TRPV1 et inducteur d’inflammation, de douleur et de prurit). La présence des récepteurs d’entrée au virus Zika a été analysée par qPCR à partir des cellules de la culture.
Résultats |
L’incubation de la co-culture de kératinocytes et de neurones issus des iPS avec de la capsaïcine a entraîné une augmentation de la libération de la substance P de 1,6 fois par rapport au contrôle. La capsaïcine a induit une augmentation de 2,3 fois lorsque des neurones issus des GDR ont été utilisés à la place des iPS. Les transcrits des récepteurs d’entrée au virus Zika étaient exprimés sur les kératinocytes humains et sur les neurones sensoriels différenciés à partir d’iPS ou des DRG.
Discussion |
Cette étude a montré la possibilité d’obtenir une co-culture de kératinocytes et de neurones sensoriels pouvant être utilisée comme modèle d’inflammation cutanée neurogène par la sécrétion de substance P induite par la capsaïcine. L’expression des récepteurs d’entrée des arbovirus par ces cellules permet d’envisager l’utilisation de ce modèle pour étudier le prurit induit par le virus Zika.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Prurit, Virus Zika
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A242-A243 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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