Épidémiologie descriptive de la gale humaine au sein de la province des îles Loyautés de Nouvelle-Calédonie - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
La gale et ses complications constituent un problème de santé publique majeur dans le monde et en Océanie mais aucune donnée n’existe en Nouvelle-Calédonie. L’étude se déroulait dans la province des îles Loyauté (PIL) de 20 000 habitants. L’objectif était d’estimer le taux d’incidence de la gale, ses facteurs favorisants et de confirmer le lien entre la gale et les infections cutanées.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective descriptive de 1999 à 2018 de cas de gale et d’infections cutanées réalisées à partir de la base de données informatisées des consultations des dispensaires de la PIL à l’aide d’un algorithme. Une validation des données était réalisée par double échantillonnage. L’incidence spécifique était calculée par sexe, âge et îlots géographiques. Une corrélation avec les données socio-économiques issues des recensements et climatiques a été recherchée. Un appariement sur eux-mêmes était effectué pour les enfants de<5 ans entre la présence d’infection cutanée dans les 3 mois précédant un épisode d’infestation scabieuse et dans les 3 mois précédant la date d’anniversaire du traitement de cette même infestation.
Résultats |
L’algorithme à travers une sensibilité de 100 % et une spécificité de 94 % a extrait 20 988 cas de gale. Le taux d’incidence global moyen était de 6 % et de 32 % chez les<2 ans. À 14 ans, plus de 62 % des enfants avaient déjà un antécédent de gale. Les plus jeunes et les plus âgés étaient les plus touchés. Les femmes étaient plus atteintes (sexe ratio (SR)>1,2) notamment entre 20 et 39 ans (SR=2). L’incidence n’évoluait pas sur les 20 ans. Il existait cependant une forte saisonnalité (+30 % en hiver) pour cette parasitose endémique. La géolocalisation identifiait des disparités d’incidences mais non corrélées aux indicateurs moyens de chaque îlot géographique concernant la promiscuité, l’habitat, ou le niveau socio-économique. Un lien significatif entre la gale et les infections cutanées a été observé (p<0,001). Après traitement, chez les<5 ans les infections cutanées étaient 4 fois moins fréquentes (odds ratio=4,30).
Discussion |
La gale a une forte endémicité dans la PIL à l’instar des pays voisins et principalement chez les<2 ans. Elle est responsable de nombreuses infections cutanées chez l’enfant. Un traitement de masse pourrait être envisagé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Épidémiologie, Gale, Infection cutanée
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A248 - décembre 2020 Retour au numéro
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