Estimation de la prévalence du prurigo nodulaire en Bretagne par rapprochement de deux bases de données - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Il n’existe pas d’estimation de la prévalence du prurigo nodulaire (PN) en France. L’objectif de cette étude était d’estimer la prévalence de cette maladie en Bretagne. Les objectifs secondaires étaient de décrire la prise en charge médicale du PN.
Matériel et méthodes |
Nous avons estimé la prévalence du PN chez des adultes en utilisant 2 sources de données : (1) le registre de données du CHU de Brest et (2) le PMSI : les patients hospitalisés entre 2009 et 2018 avec un diagnostic de PN (Code CIM-10 L28,1) ont été identifiés. Les 2 sources ont été chaînées afin d’identifier les doublons et d’estimer le nombre total de patients en Bretagne en utilisant la méthode de capture-recapture. Cette méthode est couramment utilisée en écologie pour estimer la taille d’une population animale : une partie de la population est capturée, marquée et relâchée. Plus tard, une autre partie est capturée et le nombre d’individus marqués au sein de cette population est compté. Comme le nombre d’individus marqués dans le second échantillon doit être proportionnel au nombre d’individus marqués dans l’ensemble de la population, une estimation de la taille totale de la population peut être obtenue en divisant le nombre d’individus marqués par la proportion d’individus marqués dans le second échantillon. Le taux de prévalence du PN en Bretagne administrative a été estimé en divisant le nombre de patients PN (calculé avec la méthode de capture-recapture) par la population résidente en Bretagne.
Résultats |
Soixante-trois patients âgés de 18 ans et plus ont pu être identifiés : 5 dans les deux sources, 21 uniquement dans le registre et 37 uniquement dans le PMSI. Grâce à la méthode de calcul « capture-recapture », nous avons estimé le nombre total de cas de PN à 218 (IC 95 %=[125–349]). Comme 2 600 000 adultes [SB1] habitent en Bretagne, la prévalence peut être estimée à 0,08/1000 (IC 95 %=[0,05 ; 0,13]). Parmi les 63 patients, 37 (58,7 %) étaient des femmes. L’âge moyen était de 70 ans. En 2018, sur les 59 patients analysables pour ces données : 31 patients (52,5 %) ont été hospitalisés, 10 patients (16,9 %) ont consulté un dermatologue en secteur libéral et 45 (76,3 %) dans un hôpital public. Trente-six patients (61,0 %) ont été traités par corticoïdes topiques, 29 (49,2 %) par des antihistaminiques, 6 (10,2 %) par la gabapentine, 28 (47,5 %) par des antidépresseurs et un (1,7 %) par le tacrolimus topique. Aucun patient n’a reçu de tacrolimus oral, de pimécrolimus, de capsaïcine ou d’antagonistes des récepteurs opioïdes périphériques. Quatre (6,8 %) patients ont suivi une photothérapie.
Discussion |
À l’heure où les études cliniques portant sur de nouvelles familles thérapeutiques se multiplient, il est important d’avoir une idée de la prévalence, estimée à 0,08/1000 ici. Cette prévalence semble faible au regard d’études dans d’autres pays, mais la définition française était très restrictive avant la définition européenne.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Épidémiologie, Prurigo nodulaire, Prurit
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A255 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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