Variabilité phénotypique du syndrome ichtyose folliculaire, alopécie, photophobie (IFAP) - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Le syndrome IFAP (ichtyose folliculaire, alopécie et photophobie) est une ichtyose syndromique liée à une mutation dans MBTPS2 localisé sur le chromosome X. Il code une protéine impliquée dans le métabolisme du cholestérol. Nous en rapportons six observations.
Matériel et méthodes |
Analyse phénotypique rétrospective des patients porteurs d’une mutation dans MBTPS2 identifiée dans notre centre.
Observations |
Entre 2000 et 2019, 6 garçons (âge moyen=10,5 ans ; écart-type 7,1 ans ; forme sporadique n=4) ont été inclus. Le diagnostic était clinique (n=6). Tous ont présenté un RCIU sévère ; deux étaient nés prématurés (33 SA, 35 SA). À la naissance, l’atrichie et l’ichtyose folliculaire, constantes, s’accompagnaient de hernie inguinale (n=3) et/ou ombilicale (n=1), d’une kératodermie plantaire isolée et diffuse, ni transgrédiente ni progrédiente (n=5) et une atteinte psoriasiforme glutéale (n=3). L’atteinte unguéale, apparue chez les 2 patients les plus âgés, était psoriasiforme aux doigts (paronychie et hyperkératose distale) et pseudomycosique aux orteils (analyse mycologique négative). La photophobie constante et sévère, compliquée de kératite ponctuée superficielle (n=5) et d’insuffisance limbique avec néo-vaisseaux cornéens (n=2) justifiait l’utilisation de ciclosporine collyre (n=1, 27 mois). L’atteinte neurologique était constante : retard des acquisitions (n=4) et/ou psychomoteur (n=4), crises convulsives (n=2, âge<12 mois), microcéphalie (n=2). Un retard pubertaire, un micropénis, une hypothyroïdie (n=2) étaient rapportés. Des malformations vertébrales (n=2) étaient associées à une scoliose sévère justifiant un geste chirurgical (n=1). L’examen de 2 mères transmettrices de la même famille, montrait une ichtyose non folliculaire, une kératodermie plantaire et une dysplasie unguéale.
Discussion |
– l’association atrichie et hernie inguinale et/ou ombilicale est évocatrice du diagnostic dès la naissance ;
– l’examen maternel considéré jusqu’ici comme normal peut montrer une ichtyose non folliculaire, une kératodermie plantaire et des anomalies unguéales ;
– la surveillance endocrinologique est essentielle à la recherche d’un retard pubertaire et/ou de croissance. L’hypothyroïdie, déjà rapportée une fois, doit être recherchée. La protéine MBTPS2 est exprimée dans la thyroïde normale ;
– initialement réduit aux seules manifestations de l’acronyme IFAP, le caractère polymalformatif et évolutif de ce syndrome a été rassemblé dans un nouvel acronyme BRESHECK pour anomalies cérébrales (« Brain »), retard des acquisitions, dysplasie ectodermique, déformations du squelette, maladie de Hirschsprung, anomalies oculaires et auditives (« Ear/Eye »), cryptorchidie et fente palatine (« Cleft ») et anomalies rénales (« Kidney »). Ainsi, la prise en charge est pluridisciplinaire.
Le syndrome IFAP est un syndrome complexe, de prise en charge multidisciplinaire, dont le diagnostic clinique est souvent possible dès la naissance.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hypothyroïdie, Syndrome IFAP, MBTPS2
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A262 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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