Récidive conjonctivale d’un syringocystadénocarcinome papillifère sur syndrome de Schimmelpenning associé aux mutations post-zygotiques HRAS et BRAF - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Le syringocystadénocarcinome papillifère (SCACP) est une tumeur maligne rare des glandes sudorales, développée aux dépens d’un syringocystadénome papillifère (SCAP) ou d’un hamartome sébacé.
Observations |
Une femme de 74 ans présentait un volumineux SCACP temporal gauche, développé progressivement à partir d’un hamartome sébacé congénital. La biopsie confirmait le diagnostic de SCACP développé sur un SCAP. La tumeur n’étant pas résécable, une polychimiothérapie suivie d’une radio-chimiothérapie (sels de platine et 5-fluoro-uracile) permettait d’obtenir une réponse complète clinique et scanographique à 9 mois. Cinq ans plus tard, la patiente consultait pour l’apparition d’une tuméfaction bourgeonnante et indolore de la paupière et de la conjonctive gauches, associées à un symblépharon. La biopsie conjonctivale confirmait le diagnostic de SCACP. Un bilan d’extension par scanner et IRM ne montrait pas de localisation à distance. La même polychimiothérapie était reprise, associée à un traitement local par collyre de mitomycine, permettant la régression de la tuméfaction et le maintien des capacités fonctionnelles de l’œil. L’analyse moléculaire a identifié une mutation HRAS G13R ainsi qu’une mutation BRAF K601N avec des fréquences alléliques similaires dans les tumeurs du scalp et de la conjonctive (75 % pour la mutation HRAS et 25–30 % pour la mutation BRAF) plus en faveur d’une récidive conjonctivale homolatérale du SCACP temporal gauche que d’une 2e localisation.
Discussion |
Les localisations oculaires de SCACP sont rares avec seulement 2 cas rapportés dans la littérature. Le potentiel métastatique serait faible et associé dans ces rares cas à un pronostic sombre. Le traitement n’est pas standardisé mais la chirurgie est souvent privilégiée. Le syndrome de Schimmelpenning–Feuerstein–Mims (SFM) est défini par l’association d’un hamartome sébacé à des anomalies extra-cutanées et des mutations en mosaïque. L’hamartome sébacé et le syndrome SFM sont associés à des mutations post-zygotiques activatrices de HRAS, NRAS et KRAS. HRAS est impliqué dans plus de 90 % des hamartomes sébacés primaires et dans l’ensemble des tumeurs secondaires associées. Le SCAP est également associé à des mutations post-zygotiques de BRAF. Dans notre cas, la patiente présentait un hamartome sébacé congénital identifié sur une biopsie à l’âge adulte, avec la présence de la mutation HRAS G13R (fréquence allélique 21 %). La transformation maligne de l’hamartome a pu être induite par l’acquisition d’une seconde mutation activatrice de BRAF, rendant cette tumeur plus agressive expliquant la récidive au niveau conjonctival. Il s’agit d’un cas original de SCACP associé à un syndrome de Schimmelpenning avec une récidive conjonctivale, dont le traitement par polychimiothérapie a permis une conservation fonctionnelle de l’œil.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : BRAF, Syndrome de Schimmelpenning, Syringocystadénocarcinome papillifère
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A270 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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