Xanthome plan post-radiothérapie dans un contexte de neurofibromatose de type 1 - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
La radiothérapie est à l’origine de nombreux effets secondaires cutanés, comme la radiodermite aiguë, la radionécrose tardive ou encore la radiodystrophie. Plus rarement, peuvent survenir des dermatoses de novo sur peau irradiée, comme une pemphigoïde bulleuse ou un vitiligo. Nous rapportons l’observation d’une patiente ayant développé un xanthome plan dans une zone irradiée pour un cancer du sein chez une patiente présentant par ailleurs une neurofibromatose de type 1.
Observations |
Cette patiente, âgée de 56 ans, était adressée en consultation pour un placard jaunâtre apparu depuis 18 mois en regard d’une zone irradiée pour cancer du sein. Elle avait été traitée 3 ans auparavant par chirurgie puis radiothérapie. À l’examen clinique, on observait un placard jaunâtre, infiltré, indolore, étendu en regard du sein droit. L’IRM du sein droit réalisée dans le cadre du suivi oncologique identifiait des remaniements étiquetés « post- thérapeutiques » sans signe de récidive du cancer du sein. La numération formule sanguine, l’électrophorèse des protéines sanguines et le bilan lipidique étaient normaux. L’analyse histologique montrait dans le derme superficiel de très nombreux histiocytes spumeux signant un xanthome. Aucun signe de malignité n’était trouvé. Un diagnostic de xanthome plan du sein secondaire à la radiothérapie était donc retenu.
Discussion |
Une dizaine de cas de transformation xanthélasmoïde après radiothérapie sont décrits dans la littérature. Dans les cas rapportés, le délai d’apparition était de 3 semaines à 8 ans (18 mois chez notre patiente). Des cas de xanthomes post-radiothérapie extra-cutanés ont été décrits notamment au niveau méningé, du sinus maxillaire ou encore de l’intestin grêle. Nous avons trouvé une seule autre observation de xanthome plan du sein après radiothérapie. Les auteurs évoquaient l’implication d’histiocytes épargnés par la radiothérapie qui phagocyteraient les débris tumoraux avant de devenir spumeux. Ceci expliquerait l’absence de lien avec la dyslipidémie. L’association entre xanthogranulome juvénile et neurofibromatose de type 1 est classique et ce diagnostic aurait aussi pu être discuté. Cependant, le diagnostic de xanthome plan a été retenu devant la présentation clinique et histologique, avec un infiltrat monomorphe d’histiocytes spumeux. Bien que la prévalence du cancer du sein soit augmentée chez les patientes atteintes de neurofibromatose de type 1, il s’agit de la première observation de xanthome plan rapportée après radiothérapie dans ce contexte.
En conclusion, l’apparition d’un xanthome plan après radiothérapie est une complication tardive rare et bénigne. Nous rapportons le premier cas dans un contexte de neurofibromatose de type 1.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Neurofibromatose de type1, Radiothérapie, Xanthome
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A277-A278 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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