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Infiltration granulomateuse alopéciante du cuir chevelu sous mogamulizumab : 2 cas - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.415 
A. Pacaud 1, , L. Dousset 1, V. Dorizy-Duong 1, E. Gérard 1, M. Beylot-Barry 1, 2, A. Pham-Ledard 1, 2
1 Dermatologie, CHU de Bordeaux 
2 Inserm 1053, universités de Bordeaux, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le mogamulizumab (MOGA) est un anticorps monoclonal ciblant le récepteur des chimiokines CCR4, récemment approuvé pour le traitement des lymphomes T cutanés épidermotropes. Les effets secondaires décrits sont des réactions liées à la perfusion, des éruptions, des diarrhées et de la fatigue. Nous présentons ici deux cas de lésions infiltrées granulomateuses du cuir chevelu.

Observations

Deux femmes de 70 et 73 ans étaient traitées par MOGA pour un mycosis fongoïde érythrodermique (T4N0M0B1b) et un syndrome de Sézary (T2N0M0B2). Une réponse complète était obtenue après 5 mois de traitement chez la première patiente. Après un an de traitement, apparaissaient des nodules érythémato-squameux alopéciants du vertex. Pour la deuxième patiente, une réponse cutanée et sanguine excellente était obtenue au 6e mois (cellules de Sézary passant de 37,5G/L à 0,65G/L), alors qu’elle développait des plaques infiltrées, érythémateuses et alopéciantes, du scalp avec hyperkératose folliculaire. Les diagnostics évoqués étaient une récidive pilotrope du lymphome, une infection opportuniste ou un effet secondaire du MOGA. Les biopsies révélaient un infiltrat granulomateux péri-folliculaire associé à un infiltrat inflammatoire polymorphe. Les cultures étaient négatives. Des injections intra-lésionnelles de corticoïdes permettaient une amélioration partielle pour la première patiente mais étaient sans effet chez la deuxième. Devant la rémission complète du lymphome, le MOGA a été arrêté chez les 2 patientes avec une disparition des lésions dans les suites.

Discussion

Dans l’essai de phase III, des effets indésirables cutanés (sans plus de détails) de grade 1–2 étaient rapportés dans 20 % des cas, de grade 3 chez 4 %, amenant à l’arrêt du traitement dans 7 % des cas. Une communication en congrès rapporte que ces réactions cutanées sont très hétérogènes sur le plan clinique et histologique : granulomateux, lichénoïde, spongiotique, psoriasiforme. Leur survenue est tardive, en moyenne 15 semaines après l’initiation du traitement. Une autre publication rapporte les cas de 6 patients ayant eu une toxidermie granulomateuse, qui mimait cliniquement une progression de la maladie et qui avaient également une très bonne réponse clinico-biologique. Un arrêt du MOGA était nécessaire chez 3 des 6 patients. La physiopathologie de ces éruptions pourrait être liée à la déplétion des lymphocytes Treg et à la polarisation Th1 induites par le MOGA, pouvant favoriser la formation de granulomes.

Nous décrivons ici 2 cas d’infiltration pseudo tumorale du cuir chevelu, histologiquement granulomateuse, probablement secondaires au MOGA au vu de l’imputabilité chronologique. La biopsie de nouvelles lésions présentées par les patients est indispensable pour différencier une évolution du lymphome d’un effet secondaire du MOGA. Ces toxidermies granulomateuses pourraient être le témoin d’une bonne réponse oncologique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Granulome, Mogamulizumab, Toxidermie


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Vol 147 - N° 12S

P. A285 - décembre 2020 Retour au numéro
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