Prévalence et facteurs de risque de l’infection à gonocoque en centre de dépistage à la Réunion, une étude transversale multicentrique - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
L’infection à Neisseria gonorrheae (Ng) est une infection sexuellement transmissible (IST) dont une nette augmentation des déclarations est rapportée en France récemment. L’évolution de son antibiorésistance, risquant d’aboutir à une impasse thérapeutique, est également préoccupante. Cette étude a pour but d’identifier la prévalence du Ng, ses facteurs de risque à la Réunion dans les centres de dépistage et de déterminer l’antibiorésistance associée.
Matériel et méthodes |
Étude multicentrique, transversale, consécutive dans les centres de dépistage de la Réunion entre janvier 2017 et décembre 2018. Les données étaient recueillies à partir d’un auto-questionnaire standardisé, d’une PCR multiplex sur prélèvements biologiques et d’une culture.
Résultats |
La recherche de Ng a identifié 118 cas chez 4289 sujets dépistés. La prévalence de Ng dans la population générale était de 2,8 % (IC 95 % [2,3-3,3]). Les mineurs étaient les plus atteints (4,4 %, IC 95 % [2,6-7,0]). La population homosexuelle était exclusivement des HSH. Elle présentait, tout site de prélèvement confondu, une prévalence de 4,0 % [2,6-5,9] avec une atteinte anale et oropharyngée prédominante. Parmi les patients positifs au Ng, 56 (69 %) étaient asymptomatiques dont 29 hommes et 27 femmes. Sur le site Sud, 25,6 % des cas positifs présentaient des brûlures urinaires et 27,9 % des écoulements purulents génitaux. L’analyse multivariée tout site confondu identifiait un sur-risque chez le sujet mineur de sexe masculin (p=0,019), aux conditions précaires (p=0,023), présentant une co-infection à Ct (p<0,001), à la syphilis (p<0,001) et d’origine étrangère (p=0,006). Au niveau anal, le modèle multivarié identifiait des co-infections oropharyngées (6,6 [1,9-22,9] p=0,003) et urogénitales (4,9 [1,4-16,9] p=0,012). Toutes les souches testées étaient sensibles à la céftriaxone.
Discussion |
La prévalence à la Réunion en centre de dépistage des infections à Ng est élevée et majoritairement asymptomatique. Les mineurs sont les plus à risque, d’où la nécessité de développer des actions de prévention notamment au sein des établissements scolaires et de faciliter l’accès au dépistage par l’utilisation d’auto-prélèvement. Toutes les souches testées restaient sensibles à la céftriaxone pour le moment.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Infection sexuellement transmissible, La Réunion, Neisseria gonorrhoeae
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A287 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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