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Prélèvements sous-unguéaux pour le diagnostic de la gale commune : étude prospective observationnelle - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.430 
L. Goldberg 1, 2, 3, , O. Chosidow 4, 5, C. Bernigaud 4, 5, S. Harag 1, B. Richert 1, 2, 3
1 Dermatologie, CHU Saint-Pierre 
2 Dermatologie, CHU Brugmann 
3 Dermatologie, Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola, Bruxelles, Belgique 
4 Dermatologie, Hôpital Henri Mondor, Université Paris-Est, Paris 
5 Dynamyc, Faculté de Santé de Créteil, Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, USC ANSES, Université Paris-Est, Paris-Est, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La gale est une dermatose infectieuse transmise par l’ectoparasite Sarcoptes scabiei variété hominis. Son diagnostic est souvent clinique étant donné l’absence de technique de détection optimale. Cette parasitose cutanée est responsable d’un prurit généralisé important. La récolte des squames sous-unguéales résultant du grattage et son analyse au microscope pourrait révéler des sarcoptes. L’objectif de cette étude était d’évaluer la sensibilité de l’analyse microscopique de cette méthode de prélèvements sous-unguéaux (PSU) non-invasive comme nouvel outil diagnostique dans la gale commune.

Matériel et méthodes

Étude prospective multicentrique dans quatre hôpitaux universitaires bruxellois d’avril 2018 à mars 2019. 78 patients présentant une suspicion de gale commune (critères B ou C de l’International Alliance for the Control of Scabies 2020) ont été inclus dans l’étude. Les débris et squames sous-unguéaux étaient collectés à l’aide d’un vaccinostyle stérile à usage unique par doigt et déposés sur une lame porte-objet. Le procédé, indolore, était répété sur 6 doigts les plus impliqués dans le grattage : l’index, le majeur et l’annulaire de chaque main. Tous les patients ont été soumis aux PSU et aux procédures diagnostiques de référence (PDR) : une dermatoscopie (signe du delta) et/ou un prélèvement cutané par raclage parasitologique. Une double lecture microscopique des lames cherchait des sarcoptes, des œufs et des scybales.

Résultats

La technique de PSU a été préalablement validée dans deux groupes contrôles (données non présentées). Le diagnostic de gale a été confirmé chez 31 des 78 patients (39,7 %). Les PDR ont diagnostiqué 30 patients (38,5 %) et les PSU étaient positifs chez 5 patients (6,4 %). Un patient a été diagnostiqué par les PSU alors que les deux PDR étaient négatives. La sensibilité des PSU était de 16,1 % et celle des PDR de 96,7 %. Les PDR étaient significativement plus sensibles que les PSU pour le diagnostic de la gale (p<0,0001). Enfin, les sarcoptes ont été plus souvent trouvés sous la main non-dominante.

Discussion

Nos résultats concordent avec la prévalence de sarcoptes dans les ongles (6,4 %) d’une étude menée en France chez des enfants par des prélèvements de kératine unguéale à la pince. Nos résultats pourraient s’expliquer par la faible quantité de sarcoptes infestant la peau de l’hôte dans la gale commune, généralement entre 5 et 15, et la sollicitation des ongles dans les gestes quotidiens, qui peut déloger les parasites de l’espace sous-unguéal. En conclusion, les résultats de notre étude suggèrent que la sensibilité des PSU dans le diagnostic de la gale commune est inférieure aux méthodes actuellement recommandées. Les ongles sont donc une niche restreinte pour les sarcoptes mais ne devraient pas être négligés lors du traitement.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Gale, Ongle, Prurit


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Vol 147 - N° 12S

P. A292 - décembre 2020 Retour au numéro
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