Nodule narinaire et fièvre persistante au retour d’Australie révélant une bartonellose chez une patiente sous golimumab - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Une femme de 27 ans, ayant pour seul antécédent une spondylarthrite ankylosante traitée par golimumab, consultait aux urgences pour une adénopathie sous-mandibulaire gauche douloureuse associée à une fièvre importante (39°–40°C) dans les suites immédiates d’un voyage d’un mois en Australie.
Observation |
La patiente présentait une lésion nodulaire croûteuse de l’orifice narinaire gauche apparue à son arrivée en Australie et qui avait progressivement augmenté de taille durant le voyage. L’examen clinique trouvait une volumineuse adénopathie sous-mandibulaire gauche, une asthénie, une perte d’appétit et une fièvre persistant plusieurs semaines. La biopsie cutanée du nodule narinaire était peu informative. Devant le terrain immunodéprimé de la patiente, un bilan infectieux sanguin large était entrepris sans résultat, notamment pour la bartonellose, la leishmaniose ou la rickettsiose. Le TEP-scanner mettait en évidence des zones de fixation aux niveaux osseux, splénique et hépatique, ainsi que des adénopathies cervicales bilatérales multiples. Une biopsie ganglionnaire permettait d’éliminer un lymphome mais la PCR révélait la présence de Bartonella henselae. Une deuxième sérologie Bartonella henselae confirmait une infection récente. Devant cette bartonellose disséminée chez une patiente immunodéprimée, une bi-antibiothérapie doxycycline-rifampicine permettait une régression rapide de la fièvre et des autres symptômes. La patiente avait un chat mais ne se rappelait pas avoir été mordue ou griffée.
Discussion |
La bartonellose, ou maladie des griffes du chat, est une zoonose cosmopolite, le plus souvent bénigne mais pouvant être sévère, pseudo-lymphomateuse, en cas de forme disséminée notamment chez l’immunodéprimé. Très peu de cas de bartonellose disséminée ont été décrits sous anti-TNF et il s’agit du premier sous golimumab. Il faut penser aux formes sévères en cas de fièvre prolongée et chercher les complications de la bartonellose, notamment une endocardite infectieuse. Nous avions des hémocultures prolongées stériles et aucune symptomatologie cardiaque, écartant cette hypothèse. En cas de voyage exotique, il faut garder à l’esprit qu’une contamination est possible avant le voyage. Chez notre patiente, on peut supposer que la plaie nasale était la lésion initiale.
Conclusion |
La bartonellose dans sa forme disséminée est rare mais peut faire hésiter avec un diagnostic de lymphome, comme chez notre patiente. Il faut y penser en cas d’immuno-suppression.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Adénopathie, Bartonellose, Biothérapie, Fièvre, Golimumab
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A294 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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