Impact de l’obésité sur la prise en charge des dermohypodermites bactériennes non nécrosantes : étude de cohorte hospitalière rétrospective monocentrique - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
L’obésité est un facteur de risque connu des dermohypodermites bactériennes non nécrosantes (DHBNN) mais son impact sur la prise en charge est peu étudié.
Matériel et méthodes |
Cohorte rétrospective étudiant les patients hospitalisés pour DHBNN entre janvier 2013 et décembre 2016 dans un service de dermatologie hospitalo-universitaire référent. Tous les dossiers identifiables (codage informatique « érysipèle ») ont été colligés, étudiés et triés. Les données sociodémographiques, les facteurs de risque, la prise en charge thérapeutique, la durée d’hospitalisation, la récidive et les complications ont été analysés pour la cohorte entière, divisée en 4 sous-groupes en fonction des indices de masse corporelle (IMC). Ont été particulièrement évalués le caractère « intermédiaire » (dermohypodermites bactériennes intermédiaires (DHBI)) avec présence de signes cliniques locaux de gravité (purpura, douleur intense, phlyctènes étendues) ou une évolution défavorable malgré une antibiothérapie intraveineuse par amoxicilline adaptée au poids. Une comparaison des groupes de patients ayant un IMC<30 et≥30 ainsi que des patients ayant un IMC≤25 et≥40 a été réalisée (test de Chi2).
Résultats |
197 patients avec une DHBNN ont été inclus, 61 (31 %) dans le groupe IMC≤25, 55 (28 %) dans le groupe IMC 25–30, 58 (29 %) dans le groupe IMC 30–40 et 23 (12 %) dans le groupe IMC≥40. La comparaison des patients obèses et non obèses (IMC<30 versus IMC≥30) a montré que la récidive était significativement plus fréquente chez les patients obèses (17 % vs 30 %, p=0,04). Un intertrigo inter-orteils, les récidives multiples et l’antibiothérapie pré-hospitalière inadaptée semblaient plus fréquents chez les patients obèses mais ces résultats n’étaient pas significatifs (respectivement, p=0,07, p=0,07 et p=0,14). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant les autres comorbidités, la prise en charge thérapeutique et les complications. La comparaison des patients obèses morbides (IMC≥40) aux patients ayant un poids normal (IMC≤25) mettait en évidence un délai d’hospitalisation plus long (7jours vs 5jours, p=0,04), un taux de récidive plus élevé (35 % vs 10 %, p=0,02) et la présence d’une DHBI plus fréquente (48 % vs 25 %, p=0,04).
Discussion |
Dans cette étude, l’obésité a été identifiée comme un facteur associé à la récidive, et l’obésité morbide comme facteur associé à une hospitalisation prolongée, à la récidive et aux formes compliquées à type de DHBI. Plusieurs études antérieures avaient mis en évidence l’obésité comme facteur de risque indépendant de DHBNN, de complication, de récidive ou d’échec d’antibioprophylaxie. Une hospitalisation d’emblée est recommandée en cas d’IMC≥40. La difficulté d’adapter l’antibiothérapie et la mauvaise diffusion tissulaire justifient dans ce sous-groupe un traitement intraveineux initial et un suivi spécifique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermohypodermite bactérienne, Érysipèle, Obésité, Streptocoque A
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A295-A296 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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