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Pronotic et mécanisme des rashs associés au mogamulizumab dans les lymphomes T avancés - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.026 
D. Darbord 1, , A. De Masson 2, 3, C. Ram-Wolff 2, 3, M. Roelens 4, C. Cassius 2, 3, H. Le Buanec 3, H. Moins-Teisserenc 4, J.-D. Bouaziz 2, 3, A.-M. Cardine 3, S. Mourah 3, 5, M. Bagot 2, 3, M. Battistella 1, 3
1 Anatomopathologie 
2 Dermatologie, hôpital Saint-Louis, AP–HP 
3 Inserm U976, institut de recherche Saint-Louis 
4 Inserm U1160, hôpital Saint-Louis 
5 Département de génomique des tumeurs solides, hôpital Saint-Louis, AP–HP, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le mogamulizumab, anticorps anti-CCR4 humanisé, a été récemment autorisé dans le traitement des mycosis fongoïdes avancés (MF) et syndromes de Sézary (SS). Un exanthème sous traitement, ou « rash associé au mogamulizumab » (RAM) a été rapporté chez 20 % des patients. L’objectif de cette étude est de préciser les caractéristiques, le mécanisme et le pronostic des RAM.

Matériel et méthodes

Les 44 patients traités à Saint-Louis par mogamulizumab pour SS ou MF entre 2013 et 2019 ayant présenté ou non un RAM, ont été inclus. Nous avons analysé leurs caractéristiques cliniques, histologiques et biologiques.

Résultats

L’âge moyen était de 65,8 ans [33–87] (9 MF/35 SS). Les patients avaient reçu en moyenne 5,2 traitements avant le mogamulizumab [1–11]. Quatorze patients (32 %) ont eu un RAM au cours du suivi, dont 4 avec 2 épisodes. Le RAM était survenu en moyenne 221,4jours après introduction [15–1734]. La plupart des RAM étaient non graves (11 % de grade 3 CTCAE). Les RAM consistaient en des papules ou plaques (72 %), parfois un prurit (33 %), et élévation des enzymes hépatiques ou de la créatinine (17 %). L’aspect histologique était granulomateux (33 %), lymphohistiocytaire lichénoïde (28 %), dermatite d’interface (22 %), et psoriasiforme (17 %). Des lymphocytes T CD8 épidermotropes étaient présents dans 72 % des échantillons. Le séquençage haut débit du TCRbeta trouvait un clone dans 60 % des biopsies cutanées de RAM et dans 100 % des biopsies pré-thérapeutiques, avec diminution significative du taux du clone lors du RAM (16,8 % vs 51,5 %). Quatre-vingt neuf pour cent des RAM étaient traités par stéroïdes topiques de classe III–IV. Le mogamulizumab était arrêté temporairement dans 6 cas (33 %) définitivement dans 4 cas (22 %). Une récidive de RAM après nouvelle administration survenait chez 3/6 patients. La durée médiane de suivi était de 681jours. La meilleure réponse globale au traitement était similaire avec ou sans RAM. Le délai avant le prochain traitement était de 431jours chez les patients avec RAM vs 284 sans RAM. Les décès étaient moins fréquents chez les patients avec RAM : 1/14(7 %) vs 12/30(40 %) (p=0,04). Le RAM était associé à une survie globale plus longue (HR=0,15 ; IC95 % : 0,05–0,45). Les caractéristiques initiales des patients avec ou sans RAM, y compris le taux de cellules tumorales circulantes étaient comparables. Les patients RAM avaient une expression de PD1 et TIGIT significativement plus élevée dans les lymphocytes TCD4+ bénins avant traitement, se normalisant au cours du RAM. Des études du transcriptome immun avant traitement et lors du RAM sont en cours.

Discussion

Nous confirmons la fréquence et la faible gravité du RAM chez les patients traités par mogamulizumab pour SS ou MF. Les patients avec RAM avaient une meilleure survie globale que les patients sans RAM. Le RAM pourrait être le reflet d’une réaction anti-tumorale facilitée par la diminution des signaux inhibiteurs de la réponse immune des lymphocytes TCD4+.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Exanthème maculopapuleux, Mogamulizumab, Mycosis fongoïde, Rash, Syndrome de Sézary


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Vol 147 - N° 12S

P. A84 - décembre 2020 Retour au numéro
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