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Rentabilité et fiabilité des tests cutanés aux médicaments réalisés sous traitement immunomodulateurs ou immunosuppresseurs - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.032 
S. El Mesbahi-Alkadiri 1, , F. Dezoteux 1, 2, B. Tedbirt 3, F. Tétart 3, D. Staumont-Sallé 1, 2
1 Service de dermatologie, CHU de Lille 
2 University Lille, CHU Lille, inserm U1286–INFINITE–institute for translational research in inflammation, Lille 
3 Service de dermatologie, CHU de Rouen, Rouen, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’utilisation des biothérapies, des traitements immunomodulateurs ou immunosuppresseurs (IS) est de plus en plus fréquente dans la prise en charge des pathologies inflammatoires chroniques. La survenue de toxidermie chez ces patients n’est pas rare justifiant la réalisation d’explorations allergologiques. Dans de nombreux cas, ces traitements ne peuvent être interrompus et il existe peu de données sur les tests cutanés (TC) réalisés chez ces patients. L’objectif de cette étude est d’évaluer la rentabilité et la fiabilité des TC réalisés chez des patients sous traitement IS.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective bicentrique ayant inclus les patients ayant bénéficié de TC pour une suspicion de toxidermie sous traitement IS pris en charge dans les services de dermatologie des CHU de Lille et Rouen entre 2011 et 2019.

Résultats

Soixante quatre patients, âgés en moyenne de 51 ans, ont été inclus dont 22 hommes et 42 femmes. Les molécules IS les plus souvent trouvées étaient les corticoïdes (50,8 %), le mycophénolate mofétil (25,4 %), les biothérapies (20,6 %) comprenant : infliximab, adalimumab, bélimumab, ustékinumab, certolizumab, obinutuzumab, bélatacept, et le méthotrexate(12,7 %). Les pathologies nécessitant la poursuite de ces traitements les plus fréquentes étaient la greffe d’organe (25,4 %), la maladie de Crohn (12,7 %), le lupus systémique (9,5 %), la polyarthrite rhumatoïde (9,5 %) et le psoriasis (7,9 %). Les médicaments les plus fréquemment suspectés dans le contexte de toxidermie étaient les antibiotiques (57 %) et les produits de contrastes iodés (19 %). On identifiait 46,9 % de réactions d’hypersensibilité retardée (HSR), 45,3 % d’hypersensibilité immédiate (HSI) et dans 7,8 % non précisée. Dix-neuf patients (30 %) présentaient au moins un TC positif et 45 patients (70 %) présentaient des TCs négatifs. Trente-huit patients (60 %) bénéficiaient d’un test de provocation oral (TPO) dont 2 s’étaient avérés positifs (5 %). Sur les 19 patients avec TCs positifs, 9 avaient présenté une HSR, 7 une HSI, et 3 des réactions non précisées. La valeur prédictive négative des TCs était de 94,7 %. La sensibilité, la spécificité et la valeur prédictive positive des TCs n’ont pas pu être estimées car aucun test de provocation oral (TPO) n’a été effectué chez les patients ayant des TCs positifs, le TPO étant le gold standard. Aucun événement grave n’a été observé.

Discussion

Dans notre série, 30 % des patients explorés présentaient des TCs positifs avec une VPN estimée à 94,7 %. Ces données mettent en évidence la faisabilité, la rentabilité et la sécurité des TC même si des molécules IS sont poursuivies et justifient la réalisation des TCs dans cette situation. Néanmoins, un test négatif n’écarte pas une allergie vraie et la présence de faux négatifs lors des tests cutanés est toujours possible justifiant la réalisation de tests de provocation en dehors d’une toxidermie grave.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Hypersensibilité médicamenteuse, Tests cutanés, Toxidermie, Traitements immunosuppresseur


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Vol 147 - N° 12S

P. A87 - décembre 2020 Retour au numéro
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