Les hôpitaux représentent, de toute évidence, une cible sensible pour une agression collective à caractère terroriste. Le fonctionnement très particulier associant une activité de soins permanents, milieu par définition ouvert, et une capacité à accueillir, à tout moment, un afflux de blessés va déterminer la réponse stratégique en cas d’intrusion. Cette réponse doit impérativement être coordonnée entre, d’une part, la direction de l’hôpital, l’équipe de soins et, d’autre part, les acteurs publics de la sécurité intérieure et du secours. Cela demande une préparation spécifique impliquant, en premier lieu, la cellule de crise, mais aussi l’ensemble du personnel hospitalier. L’élaboration d’un plan, régulièrement remis à jour et connu de tous, sera indispensable pour réduire au mieux la phase initiale de chaos. Il est urgent d’introduire une culture de l’exercice dans les hôpitaux. Sans monopoliser inutilement le personnel, mais en cherchant avant tout à évaluer sa capacité pour répondre à une intrusion. La coordination des équipes soignantes avec la police et les secours (pompiers et samu) est essentielle. Elle est la clé de la réussite. Elle doit donc être travaillée, sans relâche, par les acteurs qui occuperont une place de décideur dans les différents postes de commandement ou cellule de crise. En outre, il faut impérativement se préparer à être surpris et mis sous forte tension. La déstabilisation de l’hôpital agressé est logique, mais la poursuite de l’activité est un enjeu majeur. Les mouvements de foule spontanée, dans et autour de l’hôpital, impacteront fortement la stratégie de réponse. Ils sont, certes, difficiles à modéliser, mais ne pas les anticiper serait une erreur. Enfin, il est primordial d’anticiper un point de rupture pour garder un peu d’avance dans l’organisation de la réponse, même s’il ne fait aucun doute qu’une acceptation de l’imprévu est obligatoire. Cela aussi doit s’appréhender.

Hospitals are clearly a sensitive target for a collective terrorist attack. The very particular way in which they operate, combining a permanent care activity, an open environment by definition, and a capacity to receive an influx of wounded at any time, will determine the strategic response in the event of an intrusion. This response must be coordinated between the hospital management, the care team and the public internal security and rescue services. This requires specific preparation involving, in the first instance, the crisis unit but also all hospital staff. The development of a plan, regularly updated and known to all, will be essential to reduce the initial phase of chaos as much as possible. There is an urgent need to introduce a culture of exercise in hospitals. Without unnecessarily monopolizing staff, but above all seeking to assess their capacity to respond to an intrusion. The coordination of health care teams with the Police and the emergency services (fire brigade and samu) is essential. It is the key to success. It must therefore be worked on relentlessly by the players who will occupy a decision-making position in the various command posts or crisis units. Furthermore, it is imperative to prepare to be surprised and put under high tension. The destabilisation of the hospital under attack is logical, but the continuation of the activity is a major challenge. Spontaneous crowd movements in and around the hospital will have a strong impact on the take not to anticipate them. Finally, it is essential to anticipate a breaking point in order to stay a little ahead in the organization of the response, even if there is no doubt that an acceptance of the unexpected is mandatory. This too must be understood.