Évaluation du risque cardiovasculaire au cours de la polyarthrite rhumatoïde : quel degré d’implication des rhumatologues ? - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Afin de prévenir ce sur-risque de mortalité, certaines sociétés savantes de rhumatologie ont établi des recommandations à suivre. Dans cette étude, notre but était d’évaluer le degré d’application de ces recommandations et le degré d’implication des rhumatologues dans l’évaluation du risque cardiovasculaire (RCV) en pratique quotidienne.
Patients et méthodes |
Une étude transversale prospective incluant des patients atteints de PR a été menée dans le service de rhumatologie du centre hospitalo-universitaire de Mongi-Slim. Tous les patients PR, ayant été admis en hospitalisation ou à l’hôpital du jour sur une période d’un mois à partir du 14 janvier 2019, ont été recensés. À travers l’interrogatoire des patients PR et l’analyse de leurs dossiers, le degré d’application des recommandations de l’EULAR 2016 pour la prise en charge du RCV a été évalué.
Résultats |
Cinquante patients PR étaient inclus dans cette étude, âgés en moyenne de 55,9 ans [28 ; 80]. La maladie évoluait en moyenne depuis 10,39 ans [1 ; 23]. La PR était FR+chez 34 patients (68 %) ACPA+ chez 32 patients (64 %) et érosive chez 40 patients (80 %).
Vingt (40 %) patients étaient hypertendus, 12 (24 %) diabétiques et 9 (18 %) dyslipidémiques sous statine. À l’interrogatoire, 21 patients (42 %) savaient que leur maladie était associée à haut RCV. Chez 13 patients (26 %) la source d’information était le rhumatologue. Quinze patients (30 %) savaient que le RCV était corrélé à l’activité de la maladie. Onze d’entre eux (22 %) ont été informés par le rhumatologue. Après analyse des dossiers, les scores d’évaluation du RCV (table SCORE ou FRAMINGHAN) n’ont jamais été calculés. La réévaluation du RCV à chaque changement de traitement n’a pas été faite. Un arrêt du tabac a été conseillé chez tous les patients tabagiques. Des conseils hygiénodiététiques ont été fournis à 35 patients (70 %). L’indice de masse corporelle a été calculé chez 34 patients (78 %), mais le périmètre abdominal n’a jamais été pris. Un bilan lipidique a été demandé chez 30 patients (60 %) dont 8 (16 %) de façon annuelle, mais le calcul du LDL cholestérol n’a jamais été fait. Aucun des patients n’a eu une échographie des carotides. Sur le plan thérapeutique, une corticothérapie a été prescrite chez 36 patients (72 %) à une dose moyenne de 5,48mg/jour sur une durée en moyenne de 5,38 ans. Une adaptation de la corticothérapie selon l’activité de la maladie a été entamée chez 37 patients (74 %). Au total, 24 patients (48 %) ont été adressés à un cardiologue.
Conclusion |
Le rhumatologue est le médecin responsable de la prise en charge du RCV chez tout patient PR. Toutefois, cette étude a montré une insuffisance d’implication et d’application des recommandations par le rhumatologue. Une sensibilisation est nécessaire. Aussi, des fiches techniques ou des formulaires pourraient être mis à disposition pour faciliter cette tâche.
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Vol 87 - N° S1
P. A108 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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