Atteinte pulmonaire au cours de la polyarthrite rhumatoïde - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
L’atteinte pulmonaire interstitielle diffuse (PID) est la manifestation extra-articulaire la plus fréquemment retrouvée au cours la polyarthrite rhumatoïde (PR). La PR-PID requiert une attention particulière de la part du rhumatologue. Celle-ci présente des caractéristiques distinctes des atteintes pulmonaires associées à d’autres connectivites (aspect volontiers fibrosant, pronostic sévère, mauvaise réponse aux immunosuppresseurs). Elle est grave, du fait de sa fréquence, d’une phase longtemps asymptomatique et enfin, d’une surmortalité importante. L’objectif de notre étude est de déterminer le profil clinique des patients ainsi que les facteurs prédictifs associés à la gravité de cette atteinte.
Patients et méthodes |
Étude descriptive de 70 patients atteints de PR-PID suivis entre 2013 et 2019. Le diagnostic de PR a été retenu selon les critères ACR 2010.
Résultats |
Il s’agissait de 70 patients : 45 femmes et 25 hommes d’âge moyen de 48,11 ans au moment du diagnostic de la PR et de 57,18 ans au moment du diagnostic de la PR-PID. La durée d’évolution de la maladie était de 12,61 ans et le délai entre début traitement de fond et diagnostic était de 5,98 ans. Tous nos patients avaient une atteinte pulmonaire, elle était asymptomatique dans 58,57 % des cas. Soixante-huit pour cent des hommes étaient tabagiques 22,4 paquets–années en moyenne ; 25,71 % des patients avaient un syndrome de Sjögren associé. Le facteur rhumatoïde (FR) était positif dans 71,42 %, les anti-CCP présents dans 58,57 % des cas. La capacité vitale fonctionnelle était>70 % dans 73,08 % des cas et<70 % dans 26,92 des cas, la TDM-HR avait retrouvé : du verre dépoli dans 31,14 %, 15,71 % des lésions de bronchectasies, 11,42 % de verre dépoli+ nodules isolés, 11,42 % de nodules seuls, 8,57 % de rayon de miel, 5,71 % de fibrose, 4,28 % d’atteinte apicale, 2,85 % d’emphysème isolé/7,14 % d’emphysème associé à d’autres lésions et 1 cas de lésion d’alvéolite. La PR-PID a été classée : pneumopathie interstitielle commune PIC dans 29 cas, pneumopathie interstitielle non spécifique PINS dans 26 cas et pneumopathie organisée dans 8 cas ; 61,42 % avaient reçu le méthotrexate 14,22mg/semaine durant 4,64 ans en moyenne, 15 patients avaient reçu le rituximab, une patiente l’etanercept et un patient le tocilizumab. Le sexe masculin, l’âge avancé au moment du diagnostic de la PR-PID, le tabac et la présence des anti-CCP étaient des facteurs corrélés à la gravité de la PR-PID. En revanche l’association d’un syndrome de Sjögren, la prise de méthotrexate ou d’une biothérapie, la valeur de l’EFR n’étaient pas significatifs de gravité de l’atteinte pulmonaire.
Conclusion |
La PR-PID constitue la manifestation extra-articulaire la plus fréquente, elle est associée à une forte morbi-mortalité. La principale difficulté réside dans l’identification précoce de la maladie pulmonaire longtemps asymptomatique. À ce jour, les effets des traitements de la PR dont les biothérapies sur cette atteinte restent à définir.
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Vol 87 - N° S1
P. A109-A110 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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