Étude comparative du déroulement de la grossesse chez des patientes suivies pour une polyarthrite rhumatoïde et des témoins sains - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La fréquence des poussées de la polyarthrite rhumatoïde (PR) en post-partum a fait penser que la grossesse pouvait être un facteur étiologique possible de la maladie. Les études récentes ont montré que la PR pourrait influencer le cours évolutif de la grossesse. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’impact de la PR sur le déroulement de la grossesse.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale comparative incluant des patientes atteintes de PR selon les critères ACR/EULAR 2010 et des témoins en bonne santé apparente appariées selon le sexe et l’âge. Toutes les femmes incluses avaient eu au moins une grossesse menée à terme. Les données concernant le déroulement de la grossesse au cours de la PR ont été collectées à travers un interrogatoire par téléphone. La comparaison entre le groupe PR et le groupe témoins a été faite par le test t de Student. Le seuil de signification était fixé pour un p=0,05.
Résultats |
Au total, 30 patientes atteintes de PR et 30 témoins ont été incluses. L’âge moyen dans le groupe PR et le groupe témoins était de 41,47±6,8 ans [28–50] et de 38,7±8 ans respectivement. L’âge moyen au début de la PR était de 35,24±7 ans [19–30]. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 11,37±5,3 ans [1–27]. Deux patientes avaient une stérilité primaire alors qu’aucun témoin n’avait d’antécédent d’infertilité. La gestité était significativement plus élevée dans le groupe témoins (4,1±1,5) par rapport au groupe PR (2,13±0,7) (p=0,001) sans différence dans la parité entre les deux groupes. L’âge moyen au cours de la première grossesse était significativement plus élevé dans le groupe PR (28,2±2,24 ans) par rapport au groupe témoins (24,6±7 ans) (p=0,01). Cinq patientes avaient des antécédents de fausse couche spontanée et une grossesse arrêtée était notée chez une autre. Aucune différence statistiquement significative n’a été trouvée entre les deux groupes concernant les antécédents gravidiques. Les complications au cours de la grossesse dans le groupe PR étaient un diabète gestationnel (0,3 %), un accouchement prématuré (0,3 %), une pré-éclampsie (6 %), une rupture prématurée des membranes (0,3 %) et une menace d’avortement (0,3 %). La grossesse était plus associée aux complications dans le groupe PR par rapport aux témoins (p=0,05). Le recours à la césarienne était significativement plus fréquent au cours de la PR (18 patientes versus 9 dans le groupe témoin) (p=0,05). Les principales indications de la césarienne dans le groupe PR étaient une macrosomie (8 patientes), un utérus cicatriciel (6 patientes) et pour des raisons indéterminées (4 patientes). La présentation du fœtus dans le groupe PR était respectivement en siège (3 %), sommet (4 %), face (2 %) et front (0,3 %) sans différence significative avec les témoins. Les complications de l’accouchement dans le groupe PR étaient une hémorragie de délivrance (6,6 %), un enroulement du cordon (3 %) et une asphyxie périnatale (3 %). Cependant, aucune différence statistiquement significative n’a été décelée entre les deux groupes concernant les complications de l’accouchement. Durant la grossesse, quatre patientes étaient sous salazopyrine. Au cours de l’allaitement, six patientes étaient sous salazopyrine et six patientes étaient sous méthotrexate.
Conclusion |
Le risque de complications au cours de la grossesse et l’accouchement peut être accru chez les femmes atteintes de PR. Ceci nécessite une surveillance particulière de la grossesse chez ces patientes d’autant plus que l’activité de la PR peut être influencée par l’interruption des traitements de fond souvent contre-indiqués au cours de la grossesse.
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Vol 87 - N° S1
P. A128-A129 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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