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Faut-il dépister systématiquement la sarcopénie au cours de la polyarthrite rhumatoïde ? - 30/11/20

Doi : 10.1016/j.rhum.2020.10.235 
A. Ben Tekaya, H. Boussaa , O. Saidane, S. Bouden, R. Tekaya, I. Mahmoud, L. Abdelmoula
 Rhumatologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La sarcopénie est caractérisée par la perte de la masse et de la force musculaire avec l’âge. Cette atteinte peut se voir plus fréquemment chez les patients atteints d’un rhumatisme inflammatoire chronique devant une forte activité de la maladie, une diminution de l’activité physique et l’utilisation des corticoïdes.

Les objectifs de cette étude étaient de dépister la sarcopénie chez les patients atteints d’une polyarthrite rhumatoïde (PR) et d’évaluer les facteurs associés à la sarcopénie chez cette population.

Patients et méthodes

Il s’agissait d’une étude transversale incluant des patients suivis pour une PR répondant aux critères ACR/EULAR 2010 âgés de 50 ans ou plus. Les paramètres suivants ont été relevés le jour de l’inclusion : l’âge, la durée d’évolution de la maladie, l’indice de masse corporelle (IMC), la valeur de la protéine C réactive (CRP) et les scores de la densitométrie osseuse (DMO). L’activité de la maladie a été évaluée en calculant le DAS28-CRP.

Pour le dépistage de la sarcopénie, nous avons utilisé le questionnaire SARC-F incluant 5 domaines : force, troubles de la marche, lever d’une chaise, montée des escaliers et chutes, avec un score allant de 0 à 2 pour chaque domaine. Un score total entre 0 et 3 indiquait l’absence d’une sarcopénie (groupe 1). Si le score total était ≥4, la version modifiée du test du lever de chaise avec cinq répétitions était utilisée. Une durée du test supérieure à 15 secondes indiquait la présence d’une sarcopénie (groupe 2). Un coefficient p<0,05 était considéré statistiquement significatif.

Résultats

Nous avons inclus 45 patients, 32 femmes et 13 hommes, avec un âge moyen de 57±7 ans [50–79]. Parmi les femmes, 69 % étaient ménopausées à un âge moyen de 47 ans [36–58]. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 12 ans [1–35]. Une corticothérapie orale était prescrite chez 58 % des patients à une dose journalière moyenne de 8mg [2,5–15] d’équivalent prednisone.

L’IMC moyen était de 27kg/m2 [17–38] et 44 % des patients étaient obèses ou en surpoids. La valeur moyenne de la CRP était de 23mg/L [1–95]. Le score DAS28-CRP moyen était de 4,4 [2–7,4]. Les valeurs moyennes des T-scores au niveau du rachis lombaire et du col fémoral étaient respectivement de −2,2 [0–4,2] et −1,8 [0–3,9]. Trente-trois pour cent des patients avaient une ostéoporose et 18 % avaient une ostéopénie.

Le score SARC-F moyen était de 3 [0–7]. Le test du lever de chaise a été pratiqué chez 17 patients (38 %) avec une durée moyenne de 24 secondes [13–41]. Parmi ces patients, 29 % étaient considérés sarcopéniques (groupe 2).

L’âge moyen était de 61±8 ans dans le groupe 2 versus 55±6 ans dans le groupe 1 (p=0,023), la durée moyenne d’évolution de la maladie était de 15±13 ans dans le groupe 2 versus 11±8 ans dans le groupe 1 (p=0,019) et le DAS28-CRP moyen était de 5,4±1,4 dans le groupe 2 versus 3,9±1 dans le groupe 1 (p=0,008).

Aucune corrélation n’a été notée entre la présence d’une sarcopénie, d’une part, et l’utilisation des corticoïdes (p=0,208), l’IMC (0,091) et les scores de la DMO, d’autre part.

Conclusion

Dans notre étude, une sarcopénie a été dépistée chez un tiers de la population PR. L’âge avancé, l’ancienneté de la maladie et l’activité de la maladie étaient significativement associés à la sarcopénie. Ceci souligne l’importance du dépistage précoce de la sarcopénie. Des travaux sur les indications et le rythme de dépistage sont nécessaires.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 87 - N° S1

P. A134-A135 - décembre 2020 Retour au numéro
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