Troubles sexuels chez les patients tunisiens atteints de polyarthrite rhumatoïde - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Les troubles sexuels sont fréquents chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR). Les cliniciens doivent toujours y penser. Notre objectif est d’évaluer la fonction sexuelle chez les patients atteints de PR et d’identifier l’impact de différents facteurs intervenants.
Patients et méthodes |
Une étude descriptive transversale menée au service de rhumatologie de Monastir, Tunisie portant sur des patients suivis pour PR durant une période de 6 mois. La fonction sexuelle a été évaluée par deux questionnaires : l’indice de la fonction sexuelle féminine (FSFI) et l’inventaire de la santé sexuelle des hommes (SHIM), les capacités fonctionnelles par le questionnaire d’évaluation de la santé (HAQ), les troubles psychologiques par l’échelle d’anxiété et de dépression hospitalière (HAD), la fatigue par l’échelle analogique de fatigue VAS-F et l’inventaire multidimensionnel de la fatigue (MFI-20) et la qualité du sommeil par Pittsburgh Sleep Quality Index (PSQI).
Résultats |
Une centaine de patients suivis pour PR était inclue (85 femmes, 15 hommes) ; l’âge moyen était de 55,88±10,5 ans. Une comorbidité était présente chez 63 % des patients. Soixante parmi 85 femmes étaient sexuellement actives, 56,66 % avaient un dysfonctionnement sexuel (FSFI≤26,55). Le manque d’excitation et la perte de désir étaient les troubles les plus rapportés avec respectivement des moyennes de 2,33 et 2,58. Parmi 15 hommes, neuf étaient sexuellement actifs, un avait une activité sexuelle normale. La dysfonction érectile était le trouble le plus courant avec une moyenne de 11. Une corrélation significative et négative était constatée entre le profil sexuel évalué par FSFI et SHIM et l’âge avec respectivement (p=0,01) et (p=0,005). Une corrélation significative et négative a été notée entre FAFI et l’indice d’activité de la PR. Chez la femme, les domaines « excitation », « lubrification » et « satisfaction » du FSFI étaient négativement corrélés avec le HAQ. En outre, chez l’homme, il y avait une corrélation très significative et négative entre le SHIM et le HAQ. Chez la femme, nous avons constaté une corrélation significative et négative entre FSFI et l’état anxiodépressif (p<0,01), contrairement à l’homme ou aucune corrélation n’a été notée entre le SHIM et l’état anxiodépressif (p>0,05). Pour la femme, nous avons pu constater que les domaines du FSFI suivants : excitation, lubrification, orgasme et la composante satisfaction étaient corrélés significativement et d’une façon négative avec la fatigue via les deux échelles, de même chez l’homme via le SHIM. Nous n’avons noté de corrélation entre le profil sexuel et la qualité de sommeil que pour les hommes. En effet, le SHIM était corrélé de façon significative et négative avec les domaines « qualité subjective du sommeil » et « troubles du sommeil » du PSQI. Finalement, la dysfonction sexuelle était corrélée négativement avec l’âge, l’indice d’activité de la PR, les capacités fonctionnelles et la fatigue chez les deux sexes. Cependant, il n’y avait aucune corrélation avec les paramètres biologiques et radiologiques.
Conclusion |
La santé sexuelle est définie, par l’organisation mondiale de la santé, comme « un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social, relié à la sexualité ». Cette étude infirme cette définition en montrant que les troubles sexuels sont très répandus chez les patients atteints de PR et que l’impact de la PR sur la santé sexuelle est très important, et en contre partie il est peu discuté aussi bien par les professionnels de la santé que par les patients et mérite plus d’intérêt dans la prise en charge des patients.
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Vol 87 - N° S1
P. A142-A143 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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