Perturbation du sommeil au cours de la polyarthrite rhumatoïde et facteurs associés - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique auto-immune caractérisée par une polyarthrite destructrice et déformante. Elle est connue par son retentissement fonctionnel important occasionnant une altération de la qualité de vie des patients y compris la qualité du sommeil. Notre objectif était d’évaluer la qualité de sommeil des patients atteints de PR et d’établir les facteurs associés.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale incluant les patients ayant une PR confirmée selon les critères de l’ACR 1987/EULAR2010, qui étaient suivis au service de rhumatologie à l’hôpital Taher-Sfar de Mahdia à Tunisie. Le score de la douleur (EVA), le score d’activité de la maladie (DAS28) ainsi que le score de retentissement fonctionnel (HAQ) étaient relevés chez tous les patients. La qualité de sommeil était évaluée par l’indice de Pittsburgh et la somnolence diurne par le score d’Epworth.
Résultats |
Notre étude a inclut 50 patients avec une nette prédominance féminine (41 femmes et 9 hommes), soit un sex-ratio (H/F) de 0,21. L’âge moyen des patients atteints de PR était de 54,3±11,3 ans [21–76 ans]. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 9,7±9,1 ans [1–34]. Le nombre moyen d’articulations douloureuses était de 12±9,7 [0–30] et celui des articulations gonflées était de 5,3±6,8 [0–24]. Le DAS28 moyen était de 5,3±1,8 [1,2–8,4] et le HAQ moyen était de 1,7±1,3 [0–9]. Quarante-quatre pour cent des patients présentaient des déformations articulaires spécifiques de la maladie, 80 % avaient une atteinte radiologique et 30 % souffraient d’ostéoporose. La biologie a montré une vitesse moyenne de sédimentation de 49,1mm à H1±30,2 [2–125] et une CRP moyenne de 16,1mg/L±23,9 [0–119]. Le facteur rhumatoïde était positif dans 42 % des cas et l’ACPA dans 46 % des cas. Sur le plan thérapeutique, 82 % des patients atteints de PR ont été traités par le méthotrexate, 14 % par les biothérapies et 4 % par la salazopyrine. Le score moyen d’Epworth était de 9,4±6,3 (0–24). Vingt-huit patients (56 %) n’avaient pas de déficit de sommeil, 15 patients (30 %) avaient un déficit de sommeil et seulement 7 patients (14 %) présentaient des signes de somnolence. Notre étude a confirmé une association significative entre le score d’Epworth, d’une part, et l’EVA douleur (p=0,01) et le DAS28 (p=0,003), d’autre part. Concernant le score global de Pittsburgh, la moyenne était de 8±4,5 [1–16]. La moyenne de la « qualité subjective du sommeil » était de 1,38, la « latence du sommeil » de 1,6, la « durée du sommeil » de 1,3, l’« efficacité habituelle du sommeil » de 1,16, les « troubles du sommeil » de 1,38, l’« utilisation d’un médicament pour le sommeil » de 0,2 et enfin la moyenne du 7e élément concernant la « mauvaise forme pendant la journée » était de 1,02 sur 3. Une association significative était trouvée entre l’indice de Pittsburgh et le score de la douleur EVA (p=0,003) ainsi que le DAS28 (p=0,000).
Conclusion |
La majorité des patients atteints de PR présentent des troubles de sommeil de degré variable. La sévérité de la douleur et l’activité de la maladie représentent les deux facteurs les plus importants qui s’associent à la perturbation de la qualité de sommeil et par conséquent la qualité de vie des patients.
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Vol 87 - N° S1
P. A144 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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