Le profil de tolérance des traitements de la polyarthrite rhumatoïde chez le sujet âgé - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) touche classiquement la femme en péri-ménopause. Sa survenue chez les sujets âgés n’est pas exceptionnelle. La prise en charge thérapeutique de la PR a été révolutionnée cette dernière décennie avec l’avènement des thérapeutiques ciblées.
L’objectif de cette étude était d’évaluer le profil de tolérance des différents traitements utilisés dans la PR selon la tranche d’âge.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale de type cas-témoin portant sur 224 patients atteints de PR colligés sur une période de 30 mois.
Deux groupes ont été évalués :
– le 1er groupe d’étude « elderly onset Rhumatoïd arthritis » (EORA) : formé par des patients chez qui la maladie a débuté après l’âge de 65 ans ;
– le 2e groupe contrôle « young onset Rhumatoïd arthritis » (YORA) : formé par des patients chez qui la maladie a débuté avant l’âge de 65 ans.
Les caractéristiques cliniques et paracliniques, les traitements reçus ainsi que les différents effets indésirables ont été recueillis pour les deux groupes.
Résultats |
Il s’agit de 224 patients avec un sex-ratio (F/H) à 0,34. Dans le groupe EORA (n=60), l’âge de début de la maladie était de 69±5 ans et la durée d’évolution de la PR était de 3±2,8 années. Un début rhizomélique a été significativement noté dans 16 % des cas après 65 ans contre 2,4 % chez les sujets jeunes avec p=0.03.
Le DASvs moyen du 1er groupe était de 5,5±1,14 versus 4,56±1,27 dans le groupe contrôle (p=0,01). La fréquence des manifestations extra-articulaires était comparable entre les deux groupes. Dans le groupe EORA, 86 % des patients étaient sous méthotrexate (MTX) et dix patients (17 %) étaient sous biothérapie. Ce traitement était associé au MTX dans 9 cas.
Il n’existait pas de différence significative concernant la prise d’antalgiques et d’AINS entre les deux groupes (p=0,1). Toutefois, la corticothérapie était significativement plus fréquemment prescrite chez les patients du groupe YORA (40 % vs 65,5 % ; p=0,01).
Dans le 1er groupe, la fréquence des effets indésirables était plus importante (13,5 % vs 3 % ; p=0,02). Les AINS avaient été interrompus chez deux patients ayant présenté une gastrite. Les effets indésirables rencontrés sous méthotrexate étaient type d’infections urinaires à répétition (n=2), une réaction allergique cutanée (n=1), une cytolyse et une cholestase (n=2). La prise de la salazopyrine s’est compliquée d’une réaction allergique cutanée (n=1) et d’une intolérance digestive (n=1) indiquant l’arrêt du traitement dans les deux cas.
Dans le groupe YORA, deux patients ont présenté des effets indésirables liés à la prise du méthotrexate. Il s’agissait d’une intolérance digestive dans 2 cas et d’une cholestase avec cytolyse hépatique dans un cas. La prise du léflunomide s’est compliquée d’une intolérance digestive dans un cas. Une réaction allergique a été notée chez un patient sous adalimumab.
Conclusion |
La prise en charge thérapeutique de la PR du sujet âgé semble plus complexe en raison de la présence de pathologies associées et de la fragilité du terrain. Une évaluation régulière du niveau de tolérance des différents traitements prescrits est essentielle afin d’améliorer le pronostic et diminuer la morbidité.
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Vol 87 - N° S1
P. A147 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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