Qu’en est-il réellement de la prévalence de l’atteinte pulmonaire au cours de la PR ? - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune systémique. Plusieurs manifestations extra-articulaires y sont associées. L’atteinte pulmonaire se distingue par son polymorphisme lésionnel et son retentissement sur la prise en charge.
L’objectif de ce travail était de relever les particularités de l’atteinte pulmonaire chez nos patients.
Patients et méthodes |
Une étude rétrospective descriptive et analytique a été menée, recueillant les données des patients du service de rhumatologie de janvier 2015 à mars 2020. Ces derniers ayant une polyarthrite rhumatoïde (PR) confirmée selon les critères ACR EULAR 2010 et associée à une atteinte pulmonaire comme manifestation extra-articulaire (MEA).
Résultats |
Quatre cent sept patients traités pour PR ont été colligés. Parmi ces patients, 75 avaient une atteinte pulmonaire comme MEA soit 18,4 %. Le sex-ratio H/F était de 0,32. L’âge moyen était de 48,5±6,4 ans. L’âge moyen au diagnostic était de 41±4 ans. Le délai moyen du diagnostic était de 3 ans±2. L’indice d’activité moyen (DAS 28CRP) était de 4,2±1,4. La PR était immunopositive dans 89,2 % des cas (dont 71,3 % ACPA+) et érosive dans 94,2 % des cas. Le délai moyen de découverte de l’atteinte pulmonaire par rapport au diagnostic était de 5±7 ans [10–20]. La majorité des lésions pulmonaires (54,3 %) étaient de découverte fortuite lors du dépistage systématique. Les autres circonstances de découverte étaient la dyspnée (39,6 %) et la présence de toux chronique (15,1 %). Tous les patients ont bénéficié d’une radiographie du thorax et d’une EFR au moins une fois durant leur suivi. Les radiographies avaient montré un syndrome interstitiel (55,8 %), un syndrome réticulonodulaire (15,4 %) et un seul cas de pleurésie unilatérale. L’EFR avait montré un syndrome restrictif dans 52,7 % des cas : léger, modéré ou sévère dans respectivement 37,9 %, 44,8 % et 17,2 % des cas. Un syndrome obstructif a été découvert dans 5,5 % des cas et un syndrome mixte dans 3,6 % des cas. L’EFR était normale dans 38,2 % des cas. Une TDM a été réalisée chez 66 patients (88 %) et avait retrouvé : une pneumopathie interstitielle diffuse (PID) (59,1 %), des nodules rhumatoïdes (18,2 %), une dilatation de bronches (DDB) 9,1 %, des bronchiolites (3 %), des adénopathies (3 %) et des nodules pleuraux (1,5 %). Elle était normale chez 6,1 % des patients.
Concernant la PID, il s’agissait d’une pneumopathie interstitielle non spécifique (PINS) (48,7 %), pneumopathie interstitielle commune (PIC) (33,3 %) et d’une pneumopathie organisée (BOOP) (17,9 %).
La DLCO et les gaz du sang étaient faits chez 13 et 10 patients, respectivement.
La prise en charge a été décidée en concertation avec les pneumologues. Un arrêt du méthotrexate était nécessaire chez 24,6 %, une corticothérapie inhalée était prescrite chez 18,2 % des patients et une biothérapie type rituximab a été préférée lors des switch thérapeutiques chez 9,1 % des patients. Dans 48,1 % des cas, aucun changement thérapeutique particulier n’était indiqué moyennant une surveillance régulière.
Conclusion |
L’atteinte pulmonaire au cours de la PR est la première MEA, touchant entre 25 et 50 % des PR dans la littérature. Dans notre étude, elle a été retrouvée chez 18,4 % des patients. L’atteinte pulmonaire peut être sous-estimée car reste longtemps asymptomatique (54,3 % dans notre étude). D’où la nécessité du dépistage systématique en vue de prescrire une prise en charge adéquate.
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Vol 87 - N° S1
P. A148 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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