Impact d’un antécédent familial de polyarthrite rhumatoïde chez les patients présentant une polyarthrite débutante : données de la cohorte ESPOIR - 30/11/20
Cohorte ESPOIR
Résumé |
Introduction |
L’existence d’un antécédent familial de polyarthrite rhumatoïde (PR) constitue l’un des principaux facteurs de risque de développer la maladie. Plusieurs études conduites chez des patients présentant une PR établie ont montré une association entre la présence d’un antécédent familial de PR et certaines caractéristiques de la maladie telles que le statut sérologique, l’âge de début et possiblement le profil de réponse à certains des traitements de fond de la maladie. À ce jour, l’impact d’un antécédent familial de PR dans le contexte particulier de la polyarthrite débutante n’a pas été étudié. L’objectif de cette étude ancillaire de la cohorte ESPOIR était de déterminer, chez des patients présentant une polyarthrite débutante, l’impact d’un antécédent familial de PR sur la présentation initiale du rhumatisme inflammatoire, le diagnostic final et le devenir à long terme de la pathologie.
Patients et méthodes |
Cette étude a été conduite chez l’ensemble des patients inclus dans la cohorte ESPOIR entre 2002 et 2005. Dans le cadre de cette cohorte prospective, des patients âgés de 18 à 70 ans ont été recrutés sur la base de la présence d’au moins 2 articulations gonflées depuis plus de 6 semaines et moins de 6 mois, l’absence d’utilisation prolongée de la corticothérapie et l’absence de recours préalable à un traitement de fond antirhumatismal. De plus, le diagnostic de PR devait être considéré comme certain ou probable par le rhumatologue référent. Dans le cadre de cette étude ancillaire, les patients ont été stratifiés en deux groupes selon l’identification d’un antécédent familial de PR lors de l’évaluation systématique à la visite d’inclusion. Les données concernant la présentation initiale du rhumatisme inflammatoire, le diagnostic final (avec un recul de 2 ans) et l’évolution à long terme (à 5 ans) ont été comparées entre les deux groupes de patients. Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SPSS, ajustées sur les facteurs de confusion potentiels pour ce qui concerne les variables dichotomiques relatives au devenir des patients.
Résultats |
Cent quinze patients (14,1 %) ont rapporté un antécédent familial de PR. En ce qui concerne la présentation initiale du rhumatisme inflammatoire les patients ayant rapporté un antécédent familial de PR présentaient de façon plus fréquente des manifestations extra-articulaires (51,8 % versus 39,6 %, p=0,01). En ce qui concerne le diagnostic final, les patients ayant rapporté un antécédent familial avaient de façon moins fréquente un diagnostic alternatif plausible à la PR d’après le rhumatologue référent (28,3 % versus 42,1 %, p-ajusté=0,02). En ce qui concerne le devenir à long terme, le recours à un traitement de fond biologique était plus fréquent chez les patients ayant rapporté un antécédent familial (24,7 % versus 14,8 %, p-ajusté=0,02), données étayées par des analyses supplémentaires de survie.
Conclusion |
Cette étude démontre que dans le contexte de la polyarthrite débutante, l’identification d’un antécédent familial de PR constitue une donnée cliniquement pertinente, contenant des informations en rapport avec la certitude diagnostique et l’indication future à un traitement de fond biologique.
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Vol 87 - N° S1
P. A160 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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