Spondyloarthrites et complications de la grossesse : revue systématique de la littérature et méta-analyse - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Les spondyloarthrites (SpA) sont un groupe de rhumatismes inflammatoires chroniques affectant le squelette axial et notamment les articulations sacro-iliaques. Depuis l’utilisation de l’IRM dans les critères diagnostiques, le sexe-ratio n’est plus majoritairement masculin si bien que les spondylarthrites affectent volontiers les femmes durant leur période de procréation. La question de l’impact de la maladie sur la grossesse et le nouveau-né revêt donc une importance particulière. L’objectif était de comparer la prévalence des complications de la grossesse ainsi que des complications néonatales chez les patientes atteintes de SpA, incluant le rhumatisme psoriasique, versus des contrôles sains.
Matériels et méthodes |
Deux lecteurs indépendants (CB et XR) ont conduit une revue systématique de la littérature sur les bases de données PUBMED, Embase et Cochrane Library jusqu’au 05/08/2020. Toutes les études contrôlées incluant des spondyloarthrites et s’intéressant aux complications de grossesse (prééclampsie, diabète gestationnel, mode d’accouchement) et néonatales (naissance préterme, poids de naissance, taille de naissance pour l’âge gestationnel, la souffrance fœtale via le score APGAR inférieur à 7 à 5 minutes de vie, mortalité périnatale, naissance mort-né, anomalie congénitale) ont été incluses dans la méta-analyse. La méta-analyse a été réalisée avec la méthode de l’inverse de variance en utilisant un modèle à effet aléatoire ou fixe en fonction de l’hétérogénéité évaluée par l’indice I2 et le test Q de Cochrane. La qualité des études a été évaluée par l’échelle de Newcastle–Ottawa.
Résultats |
Parmi les 783 articles retrouvés, 11 ont été inclus en lecture complète dans la méta-analyse correspondant à 7267 patientes porteuses d’une spondylarthrite et 1 052 386 patientes contrôles. Sept études étaient des études de registres. L’âge moyen des patientes porteuse d’une SpA était compris entre 30,2 et 46,5 ans, leur indice de masse corporel moyen était compris entre 24,3kg/m2 et 26,5kg/m2. Concernant les complications liées à la grossesse, la pré-éclampsie (OR : 1,39 ; IC95 % [1,11 ; 1,75], p=0,004) et les césariennes (OR : 1,51 ; IC95 % [1,27 ; 1,79], p<0,001) étaient significativement plus fréquentes chez les patientes porteuses de SpA. De façon intéressante, les césariennes en urgence n’étaient pas plus fréquentes chez les patientes atteintes de SpA (OR : 1,16 ; IC95 % [0,97 ; 1,39], p=0,11) contrairement aux césariennes programmées (OR : 1,62 ; IC95 % [1,29, 2,03], p<0,001). La prévalence des complications fœtales n’était pas différente entre les deux groupes concernant la mortalité périnatale, la souffrance fœtale, les anomalies congénitales, la taille ou poids à la naissance. En revanche, il existait de façon significative un risque de naissance prématurée (<37 semaines d’aménorrhée) pour les nouveaux nés issus de femmes porteuses d’une SpA (OR : 1,53 ; IC 95 % [1,31, 1,78], p<0,0001).
Conclusion |
Les données issues de cette méta-analyse suggèrent que les femmes enceintes atteintes d’une SpA sont plus à risque de pré-éclampsie. Le mode d’accouchement le plus fréquent est la césarienne sans toutefois que cela soit justifié par un critère d’urgence. Il serait intéressant d’investiguer sur des études dédiées les raisons poussant à la programmation de césarienne chez ces patientes. Malgré un sur-risque de naissance pré-terme les nouveau-nés issus de femme porteuses de SPA sont en bonne santé.
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Vol 87 - N° S1
P. A191 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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