Les patients atteints de rhumatisme inflammatoire chronique RIC sous corticothérapie prolongée ont un risque plus élevé de développer une insuffisance surrénalienne secondaire après sevrage. Son diagnostic repose sur le dosage du cortisol à 8heures et sur la réalisation d’un test au Synacthène. Notre objectif est d’évaluer le risque de survenue d’une insuffisance surrénalienne post-cortisonique ISPC au cours des RIC.

Une revue systématique de littérature des articles scientifiques incluant les études épidémiologiques a été effectuée sur Medline, Embase et les abstracts de l’ACR et EULAR de 2011 à 2020 évaluant le risque de survenue d’ ISPC au cours des RIC : taux de la réponse insuffisante au synacthène 250μg à 30min le délai de récupération de la fonction, les facteurs prédictifs des patients avec potentiel d’IS et le risque de décompensation aiguë.

Quinze publications pertinentes ont été sélectionnées. Trois études sur la polyarthrite rhumatoïde traitée par des corticoïdes CRT≥5mg depuis≥6 mois avaient retrouvé un taux insuffisant chez respectivement 48 %, 31,42 % et 32 %. La première étude n’avait pas retrouvé de corrélation entre positivité au test et durée du traitement/sexe ou séropositivité de PR et a conclut sur la nécessité de détecter les facteurs prédictifs avant l’IS et la deuxième avait retrouvé 16 % de décompensation aiguë (dont 3/4 asymptomatique) et a rappelé l’importance de la surveillance de ce risque. Deux études sur les rhumatismes des entérocolpathies MICI : la première avait retrouvé un délai de récupération de la fonction de 47 % à 6 mois et 75 % à≥1 an et a retrouvé le sexe féminin comme facteur prédictif de récupération précoce, en revanche pas de corrélation entre type de MICI ou durée de traitement et délai de récupération, la 2^e étude a retrouvé 65 % de patients présentant un test positif et un délai moyen de récupération de 7,2 mois. Trois études sur la maladie de Horton qui avaient respectivement retrouvé 63,6 %, 81 % et 68 % de patients hyporéactifs : la première étude a retrouvé un taux de récupération de 50 % à 6 mois, 33 %≥1 an et 16 % gardaient un IS à 24 mois (dont ½ symptomatique) et avait retrouvé l’âge jeune comme étant un facteur prédictif de récupération avancé, en revanche la durée moyenne de CRT et la dose cumulée ne représentaient pas des déterminants significatifs. Deux études menées sur les tous les RIC confondus : la première de 393 sujets avait retrouvé un test positif chez uniquement 20,4 %, la 2^e de 125 patients (dont 35,2 % étaient symptomatiques) a rappelé la nécessité de l’information sur le risque de survenue de l’IS à l’arrêt du traitement et a retrouvé un taux d’information de 60 %. Une étude sur 60 patients asthmatiques avait retrouvé un délai de récupération de 40 % à 14 mois, 1 étude sur la bronchopneumopathie chronique avait retrouvé un test positif chez 89 % des patients. Et enfin, 3 études menées chez l’enfant : 1 étude de cas d’un enfant de 14 ans atteint d’une arthrite juvénile oligoarticulaire sous méthotrexate et adalimumab qui a présenté un test positif suite à des infiltrations de CRT répétées aux genoux pendant 3 ans et a rappelé ainsi que l’IS sous CRT injectables ne devait pas être sous-estimée et 2 études sur la leucémie lymphoïde aiguë qui avaient retrouvé respectivement un délai de récupération à 2 semaines de 29,41 % et 46 %/à 4 mois : 17,64 %, 13 % des enfants gardaient toujours un bilan perturbé.

Des études prospectives seraient nécessaires pour évaluer l’incidence réelle difficilement réalisable de cet effet indésirable et pour proposer une prévention. L’éducation des patients et des médecins doit être privilégiée.