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Perception et attitudes des patients suivis pour une polyarthrite rhumatoïde envers la vaccination en Tunisie - 30/11/20

Doi : 10.1016/j.rhum.2020.10.353 
Y. Makhlouf , M. Sellami, A. Fazaa, S. Miladi, L. Souebni, K. Ouenniche, S. Kassab, S. Chekili, K. Ben Abdelghani, A. Laatar
 Rhumatologie, hôpital Mongi Slim, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) sont exposés à un haut risque d’infections du, d’une part, à une dysrégulation du système immunitaire, et d’autre part, à l’effet immunosuppresseur des traitements. Bien que la place de la vaccination soit primordiale, les taux de vaccinations demeurent sous-optimaux. L’objectif de notre travail était de déterminer le taux de vaccination chez les patients atteints de PR en Tunisie et les causes de leur appréhension.

Patients et méthodes

Nous avons inclus 60 patients atteints de PR selon les critères de l’ACR/EULAR 2010 colligés au service de rhumatologie de l’hôpital Mongi Slim de Tunis. Tous les patients étaient sous un traitement immunosuppresseur. Les sujets ont été invités à répondre à un auto-questionnaire portant sur les vaccinations : antigrippale, anti-pneumocoque, antitétanique et anti-hépatite B, ainsi que sur un éventuel vaccin contre le coronavirus 19. Les questions ont porté sur les attitudes et les modalités de la vaccination, le délai par rapport au traitement immunosuppresseur ainsi que les raisons de la non-vaccination.

Résultats

L’étude a inclus 60 patients atteints de PR avec une nette prédominance féminine(54 femmes et 6 hommes avec un sex-ratio de 0,1). La durée d’évolution de la maladie était de 11,6 ans±5,2 [1–23]. Un conventional disease modifying anti-rheumatic drug (csDMARD) a été prescrit seul dans 40 % des cas. Une biothérapie a été prescrite dans 45 % des cas (etanercept n=6, certolizumab n=8, golimumab n=3, tocilizumab n=7, rituximab n=3), associée à un csDMARD dans 59,3 % des cas. Vingt-sept pour cent des patients étaient au courant du risque accru de survenue d’infections dû aux traitements immunosuppresseurs. Treize pour cent des patients étaient au courant de l’importance de la vaccination et de la mise à jour du calendrier vaccinal. La majorité d’entre eux (95 %) ne savaient pas que les vaccins vivants étaient contre-indiqués en cas d’un traitement immunosuppresseur. Le vaccin anti-pneumococcique a été proposé chez 16,7 % des patients et fait seulement dans 10 % des cas. Un seul patient a présenté une réaction post vaccination à type de troubles digestifs. Le vaccin antigrippal a été proposé dans 20 % des cas et fait dans 10 % des cas. Une fréquence annuelle de la vaccination antigrippale a été retrouvée chez seulement un seul patient. Aucun sujet n’avait reçu une vaccination anti-tétanique ni anti-hépatite virale B. Lorsque les patients ont été interrogés sur les raisons de la non-vaccination, 76,7 % d’entre eux ont affirmé qu’elle n’a pas été proposé par le médecin, 6 % n’en voyaient pas l’utilité et 6 % n’étaient pas convaincus. Dans 60 % des cas, les patients étaient prêts à faire le vaccin contre le Coronavirus 19 quand il sera disponible à condition qu’il soit recommandé par le rhumatologue. Les réticences exprimées étaient dues dans la majorité des cas à la peur d’un éventuel effet indésirable (91 %). Les autres réticences rapportées par les patients concernaient l’éventuelle immunodépression que peut engendrer le vaccin (5 %), la non nécessité du vaccin (2 %) ainsi que la peur d’aggraver la PR (2 %).

Conclusion

Notre travail souligne le faible taux de prescription et d’application de la vaccination chez les sujets atteints de PR. Des interventions éducatives centrées sur la vaccination sont nécessaires afin de sensibiliser les patients et d’atteindre des taux optimaux en Tunisie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 87 - N° S1

P. A202-A203 - décembre 2020 Retour au numéro
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